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Des ponts menacés, Mukaza risque l’isolement

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Des crues de rivière fragilisent certains ponts donnant accès à la commune Mukaza. Les routes et boulevards ne sont pas épargnés.

En cas de pluie, le Boulevard du 1er Novembre devient quasi impraticable au niveau de la Brarudi.

En cas de pluie, le Boulevard du 1er Novembre devient quasi impraticable au niveau de la Brarudi.

Le pont Muha sur l’Avenue du Large, est déjà hors usage. Seuls les piétons passent. La route Bujumbura-Rumonge permet aux citadins de Kinindo et Kibenga d’accéder à la commune Mukaza.

Sur le Boulevard du 1er Novembre, le pont reliant Ngagara à Buyenzi est menacé. Des sédiments ont envahi le lit de la rivière Ntahangwa. Les buses sont presque bouchées. Bloquées, les eaux se sont créé un autre chemin au niveau de la 25ème avenue de la zone Buyenzi. En cas de pluie, ses eaux se déversent sur le Boulevard du 1er novembre via les locaux de stockage de matériel de la Régideso et de l’usine Rafina.

« La situation est devenue intenable ici. Il suffit que la pluie tombe pour que le boulevard soit quasiment impraticable », déplore Y. K, un chauffeur venu s’approvisionner à la Brarudi.

A une vingtaine de mètres vers le centre-ville, devant le magasin Yamaha et l’ancienne usine COGETRAFF (fabrication des matelas), de larges trous remplis d’eaux de pluie au beau milieu de la route donnent du fil à retordre aux conducteurs.

« Tous les jours, nous payons des taxes et impôts. Voilà, l’état de nos avenues à quelques mètres du cśur de la ville de Bujumbura », se lamente un chauffeur rencontré sur place. Son véhicule était tombé dans un grand trou et cinq jeunes hommes ont exigé dix mille Fbu pour lui venir en aide. Et un passant d’ajouter : « La situation s’est empirée sous les yeux de certaines autorités qui empruntent ce boulevard. »

Au sud de la capitale, le pont Kanyosha et celui reliant Kinanira à Kanyosha ne sont pas épargnés. Eddy Kabura, un habitant de Kinanira, affirme qu’en cas de pluie, le pont est inondé. Les rives et les murs de soutènement commencent à tomber l’un après l’autre. Idem pour le pont de la République et le pont Ntahangwa (nord de Bujumbura) où les piliers sont menacés d’effondrement à cause de forts courants d’eau.

Les pouvoirs publics en alerte

Jean De Dieu Masumbuko, directeur des travaux routiers  à l’Office des routes, se veut rassurant : «En collaboration avec toutes les usines proches de la rivière Ntahangwa, nous sommes en train de faire le constat, d’inventorier les besoins et de mobiliser tous les concernés».

Le coût de réhabilitation de ce boulevard et le curage de cette rivière et des caniveaux est estimé à plus de 200 millions de Fbu. En ce qui est du pont Muha, le coût tourne autour de 940 millions de Fbu. Une réunion est prévue pour ce jeudi 25 février.

Pour Albert Mbonerane, militant pour la protection de l’environnement, cela résulte du mauvais entretien des caniveaux. Or, selon lui, les services techniques municipaux (SETEMU) disposent d’engins que l’on devrait mobiliser pour ces travaux. Si la situation perdure, il craint que la commune Mukaza risque de devenir inaccessible.


Osez entreprendre/ Des chaussures « made in Burundi »

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Lors d’une foire, l’engouement des Burundaises pour des sandales fabriquées au Kenya a été le déclic pour un jeune passionné de cordonnerie. Depuis, rien ne l’arrête. Il veut même fabriquer des chaussures en fibres de raphia !

Désiré Ndikumana

Désiré Ndikumana

Comment êtes-vous devenu cordonnier ?

Je n’ai pas eu la chance de faire l’école secondaire à cause de la crise de 1993. En 1996, ma famille et moi, nous nous sommes réfugiés vers le site dit chez «Le gentil» à Kamenge. Là, grâce à un prêtre italien, Antoine Balijija, je vais découvrir et m’initier à la maroquinerie et la cordonnerie. J’ai fait une formation de 3 ans. En 2000, j ‘ai décroché un emploi dans une cordonnerie à Mukaza.

Comment avez-vous démarré votre propre cordonnerie?

En 2005, des Kenyans ont fait une exposition-vente ici à Bujumbura. Leurs sandales ont connu un grand succès, les filles de la capitale se sont carrément ruées sur ce qu’elles surnommaient «udukenya», (rires). J’ai eu alors un déclic ! Je me suis dit : j’ai suffisamment d’expérience pour faire le même produit ou, tout au moins, tenter. Je me suis lancé.

Avez-vous rencontré des difficultés pour démarrer ?

La cordonnerie est un métier peu estimé ici au Burundi. Je n’ai pas vraiment été encouragé. Mais moi je voulais faire ce métier. J’ai puisé dans mes maigres économies pour acheter un peu de matériel et j’ai commencé à fabriquer des chaussures. Mais j’ai eu aussi la chance d’être soutenu par un projet des Nations Unies qui fait la promotion de l’industrie (ONUDI).

Et comment évolue votre business ?

Dès la première année (2005), j’ai eu la chance de participer à une foire au lycée du Lac Tanganyika. Cela m’a fait connaître et booster mes ventes. Et depuis ça marche plutôt bien jusqu’à présent.

A combien vendez-vous une paire de sandales ?

Mes prix sont abordables. Depuis 2005, je vends une paire de sandales à 10.000Fbu. Si à la demande du client j’y ajoute d’autres motifs décoratifs, un petit tissu ou de petites perles par exemple, le prix augmente. Il varie entre 12000 et 15000 Fbu.

Votre artisanat est donc rentable…

La cordonnerie, même si certains la sous-estiment, me fait vivre. J’ai fondé mon foyer, je suis papa de trois petits enfants et je subviens à leurs besoins. Oui, je suis indépendant financièrement.

Vous employez combien de personnes ?

Six personnes travaillent ici à temps plein.

La concurrence ne vous fait pas peur ?

Pas du tout, j’ai confiance en mon travail. Si j’ai tant de clients, c’est parce qu’ils reconnaissent la qualité de ce que je fabrique. J’ai formé quelques personnes qui ont décidé d’aller ailleurs, ça ne m’inquiète pas pour autant (rires)

Vous ne visez pas l’exportation de vos sandales à l’étranger ?

J’ai déjà participé aux foires régionales de la communauté africaine de l’Est au Rwanda, en Ouganda et en Tanzanie. Les femmes tanzaniennes ont beaucoup aimé mes sabots.

Quels sont vos défis aujourd’hui ?

L’importation du matériel (cuir, lyers, heard leather,…) en Ouganda ou au Kenya n’est pas facile. Mais aussi je suis parfois dépassé par les commandes faute de personnel qualifié. Je me retrouve dans l’obligation de repousser certaines des commandes pour respecter la date de livraison.

Vos projets d’avenir ?

Former une dizaine de jeunes pour avoir plus d’employés qualifiés et agrandir mon entreprise. Je compte m’appuyer sur eux pour créer des branches de ma boîte à l’intérieur du pays. Ce n’est pas tout, si j’ai un capital, j’aimerais aussi mettre sur pied une unité de transformation et de production du cuir, pour ne plus m’approvisionner à l’étranger. L’autre challenge que je me suis lancé est de faire des chaussures en fibres de raphia. J’ai déjà tenté avec deux paires de chaussures, elles ont trouvé des acheteurs. Je compte bien recommencer.

Que diriez-vous à un jeune qui veut se lancer dans l’artisanat?

Il n’y a pas de sot métier. Aussi longtemps que l’on gagne sa vie honnêtement, il n’y a pas de jobs à sous-estimer. Il faut aussi que les étudiants se rendent compte que le chômage augmente, la connaissance d’un autre métier peut être une roue de secours.


Bio express

Aîné d’une fratrie de trois enfants, Désiré Ndikumana est né en 1982 à Kamenge. A cause de la crise de 1996, il est obligé d’interrompre ses études après la 6ème année primaire. A 15 ans, il commence une formation en maroquinerie et cordonnerie. Depuis, il est établi à son compte. Désiré Ndikumana est marié et père de trois enfants. En dehors du travail et de sa famille, il aime la musique, la danse et les exercices de musculation.


>>> Témoignages

«Grâce à cette formation, créer une collection de chaussures »

Nadia Irakiza suit depuis deux mois une formation non payante à l’atelier de Désiré. Une expérience qui a déjà porté des fruits

Nadia Irakiza

Nadia Irakiza

«Depuis un mois et demi, j’ai déjà réalisé deux paires de chaussures, parées de pagnes et accessoirisées de bracelets et de boucles d’oreilles. J’ai huit commandes de chaussures en cours » dit fièrement Nadia Irakiza. Pour cette étudiante dans le département de marketing en 3ème baccalauréat, suivre cette formation est une étape importante dans sa démarche de créer une collection de chaussures et autres accessoires en pagne.
«J’aime tout ce qui va avec le pagne et Désiré est le mieux placé pour m’apprendre à travailler la chaussure et le pagne», affirme cette étudiante.

Malgré l’incompréhension de son entourage, elle ne se décourage pas : « Mes camarades de classe s’étonnent de me voir suivre cette formation». Actuellement, Nadia envisage de suivre son mentor encore quelques mois. «L’expérience que j’aurais acquise me permettra sans doute de lancer ma propre affaire». Elle espère se servir de ses connaissances en Marketing pour attirer la clientèle.

«L’évolution de Désiré me laisse sans voix…»

Ami d’enfance de Désiré Ndikumana, Onesphore Rubera n’en revient pas quant au succès de son ami.

Onesphore Rubera

Onesphore Rubera

«Je connais Désiré depuis ma tendre enfance, on habitait le même quartier», raconte Onesphore Rubera. Très jeune, Désiré perd ses parents. «J’ai pu continuer mes études, chance que n’a pas eu Désiré», regrette Onesphore.
Mais depuis le site des personnes déplacées, Onesphore verra «Wamvuzo» (sobriquet de Désiré) s’initier à la maroquinerie et à la cordonnerie. «Il a commencé à fabriquer des ceintures et des portes-monnaies en cuir». D’après Onesphore, Désiré «devait se démener pour faire vivre ses petits frères.»
Onesphore est admiratif. Il se souvient que de nombreux jeunes ont basculé vers la délinquance. Mais son ami a su se débrouiller, exploiter ses talents pour monter son propre business. Et de conclure : « son succès actuel est le prix de ses efforts, il le mérite.»


>>>Conseils d’un pro

«Cet entrepreneur doit judicieusement estimer le prix pour ne pas travailler à perte»

Pour Pierre- Claver Nduwumwami, le directeur général du Burundi Business Incubator, l’artisan doit savoir profiter de ses sorties dans la sous-région pour vendre.

Pierre Claver Nduwumwami

Pierre Claver Nduwumwami

«Le prix est un élément du marketing qui est difficile à manipuler pour un chef d’entreprise» fait savoir M. Nduwumwami. Toutefois, le jeune entrepreneur ne doit pas vendre au même prix si le coût de production (la matière première) est élevé. Ce qui, selon le D.G de la BBIN serait un mauvais calcul.

Il est donc sage, conseille M. Nduwumwami, d’augmenter les prix de vente afin de garder une marge bénéficiaire raisonnable. Toutefois, il conseille à l’entrepreneur d’accompagner cette augmentation de prix «par un bon marketing, une bonne promotion, un bon service à la clientèle, etc.»

M. Nduwumwami recommande également à cet entrepreneur de tirer profit de ses sorties dans les foires. «Il peut profiter de sa présence dans ces expositions en signant des contrats avec des clients sur place». Cependant, cet engagement nécessitera une production suffisante et régulière. Pour obtenir ce dernier résultat « il lui faudrait évidemment un personnel qualifié et motivé»

M. Nduwumwami exhorte l’entrepreneur à se perfectionner en gestion de ressources humaines et de maîtriser les coûts fixes et variables de production.

Port de Bujumbura/ GPSB : « Je suis le concessionnaire légitime »

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Le torchon brûle entre la société concessionnaire du port de Bujumbura (GPSB) et l’Autorité maritime, portuaire et ferroviaire (AMPF), propriétaire de ce port.

Port de Bujumbura

Port de Bujumbura

A l’origine un communiqué du directeur général de l’AMPF du 19 janvier. Il demande aux usagers du port (déclarants et transporteurs terrestres et maritimes) de payer une redevance comme condition d’accès dans les installations portuaires à partir du 1er février.

A la date butoir, les déclarants ne se sont pas exécutés mais ils ont continué à fréquenter le port. Les transports ont commencé à payer tout en se lamentant que la nouvelle redevance instaurée par l’AMPF était déjà contenue dans les frais normalement payés à l’exploitant du port, GPSB. Ils s’inquiétaient aussi sur le compte où les redevances sont domiciliées.

Tous les usagers sont d’avis que le problème au port réside dans les conflits d’intérêt entre GPSB et l’AMPF (Iwacu 362).

En premier, l’AMPF s’exprime (Iwacu 362). Sous couvert d’anonymat, un cadre pointe du doigt GPSB, une société « illégale mais puissante  qui a signé une convention avec le ministère de tutelle en violation de la loi ». L’AMPF accuse aussi GPSB d’occuper illégalement ses locaux.
Ce mardi 1er mars, Bonaventure Sinzobakwira, directeur général de GPSB décide de rompre le silence. Documents et textes légaux à l’appui, il prouve d’abord la légalité de sa société et celle des actes qu’elle pose avant d’aborder le sujet « brûlant » des redevances instituées par l’AMPF.

Il est catégorique : « la société GPSB est la seule habilitée à percevoir des redevances sur les usagers du port de Bujumbura, car il nous est légalement concédé ».Il renchérit : « Sur les activités portuaires, et dans un port concédé, l’AMPF n’a pas le droit de percevoir des redevances. » Sa mission est bien définie par le décret n°100/162 du 05/06/2012 portant révision du décret n°100/252 du 04/10/2011 portant création, organisation, missions et fonctionnement de l’AMPF.

Il va plus loin et démontre que l’ordonnance sur laquelle s’est fondé le DG de l’AMPF pour sortir son « communiqué controversé » viole la loi. Sur ce, il cite l’article 357 du Code de la Navigation et du Transport lacustres. Il stipule que la liste des droits de port sont établis par le ministre ayant les transports dans ses attribution sur proposition du concessionnaire. Cette liste doit être aussi soumise à l’homologation des ministres ayant les finances et les transports dans leurs attributions.

Or, comme société concessionnaire, GPSB n’a pas proposé une quelconque redevance, pointe M. Sinzobakwira. Bien plus, les ordonnances instituant les nouvelles redevances ont été signées par uniquement le ministre des Transports. Et de monter aux créneaux: « Les dispositions prises après violation de la procédure, doivent ipso facto être frappées de nullité ». Concrètement, les transporteurs seraient en droit de cesser de payer les nouvelles redevances, car illégales.

Les locaux ne sont pas propriété de l’AMPF

Bonaventure SINZOBAKWIRA : «GPSB travaille dans la légalité. »

Bonaventure SINZOBAKWIRA : «GPSB travaille dans la légalité. »

Au sujet des locaux que GPSB occuperait illégalement et dont une correspondance de la deuxième vice-présidence demanderait la restitution à l’AMPF, M. Sinzobakwira ironise : « Ces locaux ne font pas partie certes de la convention. Mais ils ne sont pas non plus le patrimoine de l’Etat du Burundi même si l’Etat est subrogé dans les droits et obligations de l’ex-EPB d’après la convention de concession de 2004 entre l’EPB et l’Etat du Burundi ». Ils appartiennent à l’ancienne Exploitation du port de Bujumbura (EPB) comme les certificats d’enregistrement le prouvent.

Or, remarque-t-il, à la création de GPSB, l’EPB n’a pas payé les indemnités à son personnel qui a été récupéré par GPSB. En concertation avec le ministre des Finances, GPSB a indemnisé ce personnel à hauteur de 236 millions quitte à récupérer cet argent sur le produit de la liquidation de l’EPB. Les loyers perçus sur ces immeubles qui sont la propriété de l’EPB constituent les fonds de cette dernière. Comme GPSB a payé des indemnités au personnel que l’EPB n’avait pas pu régler à sa cessation des activités, les dispositions de l’article 93 du Code du Travail place GPSB en position de privilégié pour être remboursé sur ces loyers du montant payé au personnel au nom de l’EPB. « Nous n’avons jusqu’ici récupéré que 140 millions », indique M. Sinzobakwira. « Nous avons proposé de continuer à nous faire rembourser sur ces loyers jusqu’au recouvrement du dernier sou.»

Droit dans ses bottes, il balaie du revers de la main le cliché d’une société puissante qui a réussi à chasser le premier patron de GPSB, le sud-africain Van Der Korbus Merwe. « M. Korbus a été évincé de la manière la plus régulière du monde. Il a été désavoué par le conseil d’administration de GPSB et cette décision a été entérinée par l’Assemblée générale. »

Signalons que GPSB verse trimestriellement sur le compte du Trésor public 11,5% du chiffre d’affaire réalisé.

Gitega : la police et les fournisseurs des matériaux de construction à couteaux tirés

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Ils accusent la police de la protection civile d’opérer des contrôles injustifiés et incorrects.

Selon les transporteurs des matériaux de construction, la police de la protection civile les empêche de travailler alors qu’ils sont en ordre avec les taxes de l’Office burundais des recettes (OBR).Selon eux,elle leur explique que toutes leurs pièces ont perdu la validité avec l’année 2015. Pour eux, ces contrôles visent à les déstabiliser car, disent-ils, une pièce a une validité d’une année suivant la date et le mois de paiement.

« J’ai une quittance d’autorisation de transport de carrière délivrée le 20 juillet 2015, mais la police me dit que je ne suis pas autorisé d’aller sur le site de Gisagara », déplore un des chauffeurs.
« Avec ces contrôles j’ai simplement garé mon véhicule pour éviter les problèmes. L’OBR devrait aussi expliquer à ces agents de la police que la validité est d’une année au lieu qu’ils s’acharnent sur nous » fulmine Abdoul. Cette pratique de la police ne gêne pas seulement les transporteurs mais aussi les fournisseurs. Selon eux, ils sont souvent interpellés pour avoir acheté leurs marchandises dans un site qui n’a pas encore reçu l’autorisation de conformité environnementale.

« Ils m’ont obligé d’aller décharger les briques au camp de la police alors que j’ai mes papiers en règles. Pourquoi ils attendent que nous dépensions notre argent pour venir nous signifier que tel ou tel site n’a pas payé la quittance », s’interroge Fabien (un nom d’emprunt pour garder son anonymat) tout en exhibant son autorisation d’exploitation qui lui a coûté 500 mille Fbu.

De nombreux documents seront des faux

Pour le coordinateur provincial de la police de la protection civile, OPP1 Daniel Nankwahafi, cette mesure est devenue un impératif face à l’entêtement des transporteurs et fournisseurs qui ne payent pas des taxes de l’OBR. Désormais pour extraire, vendre et transporter les matériaux de construction, il faudra être en règle. Ce qui suppose avoir toutes les pièces exigées par la réglementation en vigueur de l’OBR.

Selon OPP1 Daniel Nankwahafi, pour protéger l’environnement et amener les propriétaires de véhicules à benne à acquérir toutes les pièces exigées, la police a décidé de rétablir les contrôles sur les axes .Toutefois, il déclare que si réellement ses agents font des contrôles non conformes aux ordres qu’ils ont reçus de leurs supérieurs, des mesures disciplinaires seront appliquées aux contrevenants.

Le prix du pétrole à la pompe devrait être révisé

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Malgré une baisse très considérable du prix du pétrole sur le marché international, le gouvernement en a profitépour augmenter les taxes sur le carburant. L’ABUCO s’interroge.

Daniel Mpitabakana, Directeur de la gestion du carburant : « L’Etat ne peut que profiter de ces moments de baisse du prix du baril au niveau international, pour tenter de récupérer le manque à gagner des quatre mois de fin 2015 à début 2016.»

Daniel Mpitabakana, Directeur de la gestion du carburant : « L’Etat ne peut que profiter de ces moments de baisse du prix du baril au niveau international, pour tenter de récupérer le manque à gagner des quatre mois de fin 2015 à début 2016.»

Entre avril 2015 et mars 2016, les cours du baril sur le marché international ont sensiblement baissé passant d’une moyenne de 61,1 à 34.2 de dollars américain, soit une baisse de près de 44%.

Face à une telle donne, selon Donatien Kanyange, chargé de la promotion et de la protection des droits des consommateurs au sein de l’Association Burundaise des consommateurs ( ABUCO), certains frais fixes tels les marges doivent être fixés en terme de pourcentage du prix FOB,( Free on Board) ce qui pourrait influer sur le niveau du prix à la pompe. Selon Donatien Kayange, le prix du pétrole à la pompe devrait baisser de 1880 Fbu jusqu’à 1400 Fbu par litre.

« Le gouvernement du Burundi devrait profiter de cette baisse des cours du baril pour constituer un stock pour permettre un lissage des variations des prix en cas d’ éventuelles nouvelles hausses » ;explique-t-il.

Pour Munir Bachir, Directeur de l’Interpetrol, l’une des compagnies importatrices de carburants, c’est l’Etat qui fixe des prix plafonds pour chaque produit pétrolier. Les compagnies pétrolières ne sont pas autorisées à vendre au-delà de ces prix plafonds. « Nous nous ajustons aux variations du prix tout comme le consommateur final.  D’après lui, il est difficile que le prix soit revu à la baisse tant que l’Etat maintient la taxe spécifique carburant actuellement appliquée.

Les déterminants de la structure des prix des produits pétroliers 

D’après Daniel Mpitabakana, Directeur de la gestion du carburant au ministère de l’énergie et mines, plusieurs éléments interviennent dans la fixation du prix des produits pétroliers à la pompe, en l’occurrence le coût du baril sur le marché international, le taux de change du dollar américain par rapport à la monnaie locale, la marge bénéficiaire pour les importateurs et détaillants de ces produits ainsi que la loi fiscale pour la période concernée.

S’il est vrai que le coût du baril au niveau international a connu une baisse, le taux de change du dollar américain par rapport à la monnaie locale a malheureusement varié dans un sens négatif.
Parallèlement à cette situation, suite à la conjoncture économique du pays, l’Etat a décidé d’augmenter l’assiette fiscale sur les produits dans son budget annuel pour l’exercice 2016, passant de 10 Fbu par litre en 2015 à 110Fbu par litre en 2016, pour toute catégorie de carburant vendu sur le marché burundais.

C’est dans ce contexte que le gouvernement continue à fournir des efforts pour garder tout au moins le statu quo sur le prix à la pompe depuis septembre 2015.

M. Daniel Mpitabakana rappelle que l’Etat avait consenti une subvention à hauteur de 85 Fbu par litre dans la structure de prix du 16 septembre 2015 jusque vers fin janvier 2016, pour éviter toute hausse de prix à la pompe et les conséquences que cela pouvait provoquer en défaveur de la population.

« Il ne peut que profiter de ces moments de baisse du prix du baril au niveau international, pour tenter de récupérer le manque à gagner des quatre mois de fin 2015 à début 2016.Cela n’est que justice envers le trésor public », renchérit-il.

L’ABUCO réagit en demandant d’être informée sur le manque à gagner déjà enregistré à ce jour et cherche à connaître quand il sera totalement liquidé pour établir de nouvelles bases de calcul.


>>> Eclairage

Le gouvernement a profité de la chute des cours de pétrole

Charles Nihangaza : « Tout ce monde a besoin de se concerter pour que l’Etat ne soit pas le seul bénéficiaire de la réduction du prix des carburants. »

Charles Nihangaza : « Tout ce monde a besoin de se concerter pour que l’Etat ne soit pas le seul bénéficiaire de la réduction du prix des carburants. »

Selon l’économiste Charles Nihangaza, le Gouvernement a profité énormément de la chute du cours du baril au niveau mondial. Si on analyse la structure des prix des produits pétroliers, l’on constate que les droits d’accises et la taxe sur le carburant ont fortement augmenté.
« Par rapport au CIF (Coût, assurances et fret) Bujumbura,les taxes représentent presque 100% », analyse-t-il.

M. Charles Nihangaza indique que le cours du baril au niveau international a sensiblement chuté depuis 2015, en même temps la monnaie burundaise s’est déprécié, mais assez légèrement par rapport au niveau du cours officiel.

Tous les agents économiques devraient profiter de la chute du prix du baril de pétrole

Selon l’expert, le secteur pétrolier est complexe et multidimensionnel, il y a les consommateurs qui paient les taxes qui aimeraient profiter de la réduction du prix ; l’Etat qui a des dépenses budgétaires à couvrir et les entreprises qui font le commerce des produits pétroliers.

Tout ce monde a besoin de se concerter pour que l’Etat ne soit pas le seul bénéficiaire de la réduction du prix des carburants. Dans beaucoup de pays cette répartition a eu lieu en privilégiant l’équité.

« Ici, il faut entendre la nécessité de faciliter les activités du gouvernement, permettre aux importateurs de travailler rentablement mais également les consommateurs qui aimeraient voir leurs charges diminuer en cette période de baisse », estime M. Nihangaza.

Signalons que les droits d’accises et la taxe sur le carburant appliqués dans la structure des prix arrêtée le 4 mars 2016, sont exonérés dans les autres pays de la région pour stimuler le développement des entreprises industrielles. De plus, les droits d’accises sont normalement affectés dans la sécurité sociale, une réflexion dans ce sens est nécessaire au Burundi.

Suppression des annales et primes : mise en place d’une équipe interministérielle de réflexion et de propositions

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Des fonctionnaires déçus devant les guichets

Des fonctionnaires déçus devant les guichets

En réponse à une lettre lui envoyée par les syndicats COSYBU, SYTRATHE, STUB, SLTR, …, la 2ème Vice-Présidence de la République met en place une équipe interministérielle de réflexion et de propositions. Elle exhorte ces syndicats d’attendre avec sérénité la suite réservée à cette question et de continuer à croire en la sincérité et la force du dialogue.

«La Deuxième Vice-Présidence de la République voudrait saisir cette occasion pour rassurer les employés des institutions que la mesure prise par le gouvernement l’a été dans le souci de garantir l’équité sociale et la solidarité pour tous les Burundais sans distinction aucune.» C’est ce qui ressort d’un communiqué de presse, du 18 mars 2016, de la 2ème Vice-présidence de la République.

Dans une lettre envoyée à la 2ème Vice-présidence, ces syndicats s’insurgeaient contre la mesure du gouvernement du Burundi relative à l’octroi d’une indemnité d’ajustement des disparités salariales et au gel des annales, primes et indemnités. Ces doléances syndicales concernent en grande partie les Administrations Personnalisées de l’Etat, les Etablissements Publics à caractère Administratif et les Sociétés à Participation Publique.

La Deuxième Vice-Présidence rappelle que le Gouvernement du Burundi a, depuis 2005, pris des mesures salutaires visant l’amélioration des statuts des fonctionnaires de l’Etat. Elle cite notamment l’ouverture au dialogue social demandé «de manière responsable» par le personnel enseignant et accepté par le Gouvernement, l’amélioration des statuts des magistrats et du personnel du ministère de la santé publique, l’augmentation salariale à 34% consentie à la veille de la Fête Internationale du Travail de 2007 par le Chef de l’Etat, et surtout la pomme de discorde : «l’engagement du Gouvernement à rendre disponible un montant de 80 milliards de Fbu et l’inscrire dans la loi des Finances, pendant 4 ans, à raison de 20 milliards de Fbu par an à partir de cette année 2016, en vue de réduire les disparités salariales et, partant, harmoniser ces dernières.»

La 2ème vice-présidence préconise le dialogue

Selon le communiqué, la 2ème Vice-Présidence vient de mettre en place une équipe interministérielle de réflexion et de propositions dans le but de faire suite efficacement aux doléances exprimées. «La 2ème Vice-Présidence de la République saurait gré aux responsables habilités de surseoir à l’octroi des avantages susvisés en attendant l’issue du dialogue qui sera organisé par le Comité National de Dialogue Social sur base du rapport qui sera produit par l’équipe interministérielle déjà mise en place.»

La Deuxième Vice-Présidence de la République demande aux syndicats d’attendre avec sérénité la suite réservée à cette question et de continuer à croire en la sincérité et la force du dialogue.

Signalons que les syndicats avaient demandé l’arrêt sans délai de cette mesure, et avaient menacé de prendre des décisions appropriées conformes à la loi si le gouvernement ne sursoit pas à cette décision.

Osez entreprendre/ Des tableaux à l’image du Burundi !

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Orphelin à quatorze ans, Johny Nibizi va tirer profit de sa passion du dessin pour survivre et aider sa fratrie. De petites cartes postales, il est passé à des tableaux qui s’exportent à l’étranger.

Comment êtes-vous devenu peintre ?

Johny Nibizi

Johny Nibizi

La peinture s’est imposée à moi. A l’école primaire (vers la 3ème primaire), j’avais une étonnante habileté à dessiner, Le professeur de dessin me demandait de faire faire des exercices aux autres. C’est vers la 5ème primaire que j’ai commencé à dessiner pour me faire de l’argent. Je venais de perdre mes parents, j’ai eu donc l’idée de faire de petites cartes postales pour aider mes petits frères. Je les vendais à 50Fbu.

Est-ce ainsi que vous avez créé votre business ?

Oui. Après la mort de mes parents, je n’avais plus de sources de revenus, et les membres de ma famille ne m’aidaient pas beaucoup. La seule chose que je savais faire, c’était le dessin et la peinture. J’ai donc commencé à faire des cartes postales, des dessins sur les tissus. Et petit à petit ça a marché. J’ai pu avoir les frais de scolarité grâce à ce petit business.

Et maintenant, c’est un business qui marche ?

Oh oui. J’ai essayé d’élargir mon domaine. Je ne suis pas seulement fixé sur la peinture des tableaux, je peins aussi sur de simples tissus, sur des pagnes, c’est plutôt original et les gens aiment bien.

Avez-vous rencontré des difficultés pour démarrer ?

J’ai été découragé d’une part et encouragé d’autre part. Certaines personnes ne croyaient pas que la peinture puisse être un métier rentable. Mais comme je continuais en parallèle mes études et que je réussissais plutôt bien en classe, mes proches ne se sont pas trop opposés à mon art (rires).

A combien vendez-vous vos tableaux ?

Mes tarifs varient entre 2000 et 500.000Fbu. Le coût dépend du tableau, du matériel utilisé, du temps et du client. Je fais des tableaux correspondants à tous les pouvoirs d’achat. Le but est de permettre à toute personne d’avoir une śuvre d’art qui vient de mon atelier.

Vous vivez donc de votre art ?

C’est la meilleure entreprise rentable (Rires). Il y’a tellement de débouchés dans ce métier, même si parfois des clients ne respectent pas le paiement des commandes. Mais j’ai pu fonder ma famille grâce à ce métier. Ce n’est pas tout. Grâce aux dividendes, j’ai également monté un business de vélos-taxis.

Un message derrière votre peinture?

Je peins la culture burundaise (les tambourinaires, ibisabo, inanga…). Je suis convaincu que la tradition burundaise regorge de beaucoup de richesses et j’ai le «savoir» de montrer cette diversité. Je n’ai pas besoin de copier Picasso ou Van Gogh. Toutefois, j’essaie aussi de diversifier ce que je fais pour enrichir mes créations.

Vous employez combien de personnes ?

Je fais moi-même la peinture. Mais j’ai une vingtaine de jeunes qui m’aident dans la vente. Ils font un commerce ambulant. Ils obtiennent un pourcentage sur chaque article vendu.

Vous ne visez pas l’exportation de vos tableaux à l’étranger?

J’ai déjà participé dans plusieurs expositions à l’Institut français du Burundi en 2014 et 2015. J’étais aussi présent au marché de Noël en 2015. Je fais également partie d’un collectif d’artistes, «Maoni», qui fait tout les deux ans des expositions de nos śuvres d’arts ici à Bujumbura. Il y a un autre collectif d’artistes «Chaza» qui vend mes tableaux à l’étranger (Kenyan, Tanzanie), lorsqu’il y a des sorties touristiques de jeunes talents burundais.

Quels sont vos défis aujourd’hui ?

La première difficulté est liée au matériel. Il m’est très difficile de trouver de la peinture à l’huile et des tubes pour les tableaux. Je me retrouve parfois à utiliser de la peinture pour maison. La seconde est liée à la mentalité des Burundais, ils n’ont pas une culture de l’art (rires). Même ceux qui ont un pouvoir d’achat n’achètent pas vraiment mes peintures. Je suis obligé de casser les prix pour écouler les produits.

Vos projets d’avenir ?

Mon avenir ne se limite pas à la peinture uniquement. Je fais de la musique, de la poésie, j’aimerais donc créer une entreprise multisectorielle pour exploiter tous ces talents.

Que diriez-vous à un jeune qui veut se lancer  dans l’artisanat?

Le plus important est de découvrir sa passion, son talent et de foncer. Moi par exemple j’ai fait des études d’agronomie, mais je suis un peintre (rires). La jeunesse burundaise est piégée par l’idée de faire un métier en rapport avec le cursus académique. La reconversion peut se faire et j’invite les autres de tenter cette expérience, obtenir un emploi de l’Etat n’est plus évident.


Bio express

Né en 1980 dans le quartier Asiatique, Johny Nibizi est l’aîné d’une fratrie de cinq enfants. Après ses études primaires à l’Athénée de Bujumbura, il effectue le secondaire au Lycée du Lac Tanganyika. Il obtient ensuite une licence dans la faculté d’Agronomie à l’université du Burundi. Très jeune Johny a concilié la peinture et les études pour subvenir à ses besoins. Comme loisir, Johny aime le football, la musique et la cuisine.


>> Témoignages

« A force de le côtoyer, l’art est devenu ma passion »

Ezechiel Ndayizeye

Ezechiel Ndayizeye

Ezéchiel va rencontrer Johny dans un cadre qui n’a rien à voir avec la peinture. « J’ai rencontré Johny lors d’un culte religieux, c’était en 2004. J’étais alors élève au Lycée du Lac Tanganyika. »

Intrigué par les śuvres d’art dont se servait son église pour transmettre des messages bibliques, il fait alors la rencontre avec le fameux peintre, Johny. «Il était vraiment excellent, ses tableaux confirment son talent». Ce fut le début d’une d’amitié. Pour Ezéchiel, Johny est un «bourreau de travail».

Et de renchérir : « Il peut bosser toute une nuit pour respecter les commandes», avant d’enchaîner : « Il fait partie de ces personnes qui ne reportent pas un travail pour le lendemain.» En plus, ajoute son ami, Johny partage son art. « Il donne des formations ici et là aux jeunes dans l’espoir de les voir évoluer. »

Aussi passionné par l’art et la peinture en particulier, Ezéchiel va bénéficier du savoir-faire de Johny. « Johny m’a poussé à faire mes propres tableaux. J’en ai même exposé quelques uns. » En matière de peinture, Ezéchiel estime que Johny est le mentor idéal. «Il est prêt à aider».

« Johny est le roi de la technique silhouette »

Diya Sengele

Diya Sengele

«Johny a intégré le collectif Maoni vers 2013 », affirme Sengele Sampayi Diya. A cette période se rappelle-t-il, le collectif Maoni boitait. « Avec sa motivation et ses créations, Johny est parmi les artistes qui nous ont poussés à reprendre les pinceaux pour remettre Maoni sur les rails. » Il fait savoir qu’il pratique la peinture de silhouette. « Les contours de l’objet peint sont sur un fond noir et les formes ressortent un peu », explique-t-il. Et de souligner qu’il s’agit d’une technique de l’art africain, «C’est sa touche personnelle, et cette technique est appréciée ». Les hôtels et les restaurants huppés de Bujumbura s’arrachent ses tableaux. «Il fait aussi de tableaux simples pour un faible pouvoir d’achat»

Diya est également admiratif quant à la détermination de Johny : « Il aime la peinture et sa rapidité dans la réalisation des tableaux m’étonne toujours. » Et au-delà de l’objectif de vendre ses tableaux, apprécie Diya, Johny est une personne qui veut promouvoir l’art au Burundi.


>>> Conseils d’un pro

« Johny Niyibizi doit créer des tableaux correspondants au goût des clients. »

Pour Pierre-Claver Nduwumwami, le directeur général du Burundi Business Incubator, Johny Niyibizi doit améliorer constamment son produit pour répondre au besoin des consommateurs.

Pierre-Claver Nduwumwami

Pierre-Claver Nduwumwami

«Johny a certes des talents d’artiste et il est jeune mais il est aussi un entrepreneur par nécessité »,affirme le D.G du BBIN. Pour lui, explique M. Nduwumwami, Johny s’est servi de ses compétences pour survivre et gagner sa vie à défaut d’un emploi plus rémunérateur.

M. Nduwumwami considère que c’est erroné d’affirmer que «les burundais n’ont pas une culture de l’art». Il n’y a pas longtemps, démontre-t-il, bon nombre personnes croyait que les Burundais n’allaient pas acheter de l’eau minérale, mais ce secteur connait un étonnant succès.

Toutefois, le directeur de la BBIN reconnait que Johny doit relever quelques défis «Il peut vivre de son art mais c’est un challenge dans un pays où la majorité de la population peine à satisfaire les besoins élémentaires»

Pour le Directeur de la BBIN l’astuce serait pour ce jeune entrepreneur de comprendre pourquoi «même ceux qui ont un pouvoir d’achat n’achètent pas ses tableaux». Et de renchérir «Avoir un talent et produire parfois ne suffisent pas, il faut aussi être souple et écouter le client». D’une note optimiste, il conclut, « cibler la clientèle, lui offrir un tableau correspondant à son goût et un prix étudié, peut mener à la réussite.»

Un Burundais remplace une autre à la CEEAC

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Tabu Abdallah Manirakiza

Tabu Abdallah Manirakiza

Le ministre burundais des Finances Tabu Abdallah Manirakiza est le nouveau secrétaire général adjoint de la CEEAC (Communauté économique des Etats d’Afrique centrale), il remplace Mme Clotilde Nizigama. Le siège de cet organe se trouve à Libreville au Gabon.

La correspondance désignant ce ministre à ce poste est sortie ce 22 mars 2016. Elle a comme référence No 261/CEEAC/SG/16. Cette désignation intervient suite à une correspondante du président gabonais Ali Bongo, en même temps président en exercice de cette communauté à ses pairs dans le cadre de renouvellement des postes « à mandat ».

Ainsi, en date du 03 mars 2016, le président burundais Pierre Nkurunziza a désigné par courrier l’honorable Tabu Abdallah Manirakiza au poste du Secrétaire général adjoint chargé du Département de Programmes, Budget, Administration et Ressources Humaines en remplacement de Mme Clotilde Nizigama, lit-on dans cette correspondance.

Signalons que le ministre Tabu Abdallah Manirakiza entrera en fonction d’ici fin mai 2016. Une chose est sûre, il faut s’attendre à un remaniement ministériel sous peu. La CEEAC regroupe 10 pays à savoir l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la RCA, le Congo, la RD du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, Sao Tomé et Principe et le Tchad
La CEEAC regroupe 10 pays de l’Afrique centrale à savoir l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la République Centrafricaine, la République du Congo, la RD du Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale, Sao Tomé-et-Principe et le Tchad. Le Rwanda qui est parmi les membres fondateurs de cette communauté a quitté cet ensemble régional en 2007.


Lutte contre la fraude ou mise sur écoute des abonnés?

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Le gouvernement vient de doter l’Agence de régulation et de contrôle des télécommunications de larges pouvoirs en matière de lutte contre la fraude dans le secteur des télécommunications. Ce qui suscite des inquiétudes et interrogations du côté des utilisateurs des téléphones portables.

Déogratias Rurimunzu : « Il n’y a rien de spécial. »

Déogratias Rurimunzu : « Il n’y a rien de spécial. »

«Il est strictement interdit à tous les opérateurs de téléphonie mobile agrées au Burundi de vendre ou d’offrir plus d’une carte Sim à un seul abonné sans l’approbation de l’ARCT.» C’est l’une des nouveautés se trouvant dans une ordonnance du ministre des Finances sortie ce 17 mars.

Cette dernière prévoit pour l’opérateur défaillant une pénalité de 5 millions de Fbu par carte Sim vendue ou offerte. De plus, toute personne qui s’enregistre pour une carte Sim dont il n’est pas le véritable utilisateur est passible d’une pénalité de 5 millions de Fbu par carte Sim. Les opérateurs sont alors sommés, endéans deux mois, de vérifier et de bloquer la carte Sim, en cas de détection d’une fraude à ce niveau. Sinon, une pénalité de 5 millions de Fbu les attend par cas détecté.

En outre, l’ARCT ou son partenaire technique est autorisé à requérir auprès des opérateurs toutes les informations notamment l’identification et les coordonnées de tout abonné. L’ordonnance prévoit également que l’ARCT ou son partenaire technique est autorisé à tout moment et sans préavis à se rendre sur les sites opérateurs afin d’y effectuer des opérations de contrôle de toute nature. «Toute obstruction à cette inspection est passible d’une pénalité de 200 millions de Fbu.»
L’internet n’a pas été oublié. L’ARCT est autorisée à requérir auprès du fournisseur de ce produit l’identité et les coordonnées d’un abonné sur identification de son adresse IP. Elle peut aussi installer des sondes de contrôle IP chez ces fournisseurs.

« Manière détournée de nous mettre sur écoute »

Selon Déogratias Rurimunzu, directeur général de l’ARCT, ces nouvelles mesures visent à lutter contre la fraude dans ce secteur. « Après des échanges avec les opérateurs télécoms, la police et la documentation, nous avons remarqué que la plupart des fraudes et des crimes sont commis par des gens qui possèdent plus d’une carte Sim.»  Il assure que c’est dans l’intérêt de la sécurité du pays. «Il n’y a rien de spécial. Vous pouvez avoir 20 ou 30 cartes Sim, mais il faut qu’on sache pourquoi et surtout l’identification du propriétaire.

Toutefois, les utilisateurs ne sont pas rassurés, pour autant. «C’est une manière détournée de nous mettre sur écoute », souligne un abonné. «Celui qui s’amusera à critiquer le pouvoir sur téléphone ou sur ordinateur sera détecté et appréhendé », renchérit un autre. Pour nombre d’abonnés, le gouvernement compte sur ces mesures pour mieux contrôler les communications. Déogratias Rurimunzu balaie ces accusations du revers de la main. «Comment peut-on écouter plus de 4 millions d’abonnés?»
Du côté d’Econet Leo, on assure que la société travaille dans le respect des lois burundaises. « Nous sommes prêts à mettre en oeuvre cette ordonnance », souligne Excellent Nimubona, chargé de la communication et des relations publiques.

Signalons qu’au Nigéria, le groupe télécoms MTN avait été sanctionné, en octobre dernier, pour ne pas avoir coupé les lignes des utilisateurs ayant des cartes SIM non enregistrées dans le cadre de la lutte contre les activités criminelles, en l’occurrence le terrorisme. Il avait écopé d’une amende record de 5,2 milliards de dollars réduite finalement à 3,9 milliards de dollars. «Pourvu que ça ne se passe pas comme ça au Burundi », confie un abonné.

Innocent Museremu, commandant de la PSR : « Beaucoup de réseaux confectionnent de faux permis de conduire »

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Circulation routière problématique, des véhicules sans plaques d’immatriculation, des conducteurs avec des faux permis, etc. Le commandant de la Police spéciale de roulage (PSR) explique son combat contre les tricheries.

D’après Innocent Museremu, d’ici la fin du mois d’avril, le permis biométrique sera déjà opérationnel et coûtera 40.000 Fbu

D’après Innocent Museremu, d’ici la fin du mois d’avril, le permis biométrique sera déjà opérationnel et coûtera 100.000 Fbu

Il semble que beaucoup de tricheries entourent l’obtention du permis de conduire. Pourriez-vous éclairer l’opinion ?

Certaines gens ne savent pas que ces documents s’obtiennent de façon honnête et transparente. Ici à la Police spéciale de roulage (PSR), nous organisons chaque mois quatre séances théoriques et pratiques en mairie de Bujumbura et deux séances au moins dans l’une des provinces de l’intérieur du pays. Tous ceux qui le désirent peuvent se faire inscrire et passer les tests.

Comment ça se passe ?

Pour un permis de conduire provisoire, il faut avoir suivi des cours de formation dans une école de conduite automobile. Ces écoles délivrent des certificats attestant leur formation sur la théorie de la conduite automobile et sur la loi. Après, ils se font inscrire à la PSR. Nous avons un service qui n’est chargé que de cela.

Les examens sont faits dans une salle, on corrige immédiatement et les résultats sont donnés sur place. Tout se passe dans la transparence.

Aussitôt après on confectionne une liste de ceux qui ont réussi et on la transmet à la direction générale de la police. Une autre copie reste à la PSR pour la confection des permis provisoires. Ce permis donne droit au détenteur de se mettre au volant lorsqu’il est accompagné par son tuteur. Ce n’est qu’après trois mois que le détenteur pourra alors venir se faire inscrire pour passer les épreuves définitives. Et celles-ci se font dans la transparence, de façon régulière et publiquement.

Et les prix ?

Après la communication des réussites, ces candidats paient à l’Office Burundais des recettes (OBR) pour venir après récupérer leurs permis de conduire. Lors des épreuves, en vue de renforcer la transparence, il y a toujours la présence d’une délégation de la direction générale de la police.

Pour le permis provisoire, il faut avoir au moins seize ans et 18 ans au minimum pour le permis définitif. Après avoir réussi les épreuves, on paie une somme de 20.000Fbu pour le permis provisoire, et 40.000Fbu pour le permis définitif. Donc, un permis de conduire ne s’achète pas, ça se mérite. Il est obtenu après avoir passé des épreuves prévues par la loi.

Comment expliquer la présence de tous ces faux permis ?

Les gens doivent faire attention pour ne pas se faire voler de l’argent. Quand un nouveau commandant de la PSR arrive, les escrocs attendent qu’il signe le 1er permis pour imiter sa signature. Tous ceux qui disent avoir acheté des permis, ont payé plus de 100 mille.

Il y a beaucoup de réseaux qui confectionnent des faux permis. Nous avons essayé de les démanteler mais en vain. La seule façon d’y mettre fin, c’est d’instaurer un permis biométrique. D’ici la fin du mois d’avril, il sera opérationnel. On paiera 100.000Fbu.

Y auraient-ils des policiers impliqués dans ces magouilles ?

Je suis à la tête de la PSR depuis une année, je n’ai jamais vu un policier impliqué dans ces affaires. Des gens se font passer comme des policiers et disent qu’ils collaborent avec le commandant de la PSR.

Ensuite, il y a aussi des gens qui se procurent de faux permis congolais ou étrangers. D’autres prétendent avoir des permis de conduire internationaux congolais. Or, le permis de conduire international est régi par une convention internationale.

Ils amènent leurs permis sous une forme de carte alors que la convention dit qu’il doit être sous forme d’un livret. Après vérification, nous avons constaté que ce sont des faux permis.

Et la loi n’autorise pas les ressortissants burundais à conduire avec des permis étrangers. Ce qui signifie qu’aucun citoyen Burundais ne peut conduire sur le territoire burundais avec un permis étranger. Il en va de même pour les étrangers qui s’établissent pour plus de trois mois.

Qu’en est-il de la mesure d’interdire les taxi-motos à travailler dans la commune Mukaza ?

L’article 499 de la loi n°1/26 du 23 novembre 2012 accorde à l’autorité les prérogatives de déterminer les espaces du centre-ville non accessibles aux motocyclettes assurant le transport rémunéré de personnes. Par ailleurs, les fauteurs de troubles utilisaient souvent ce moyen de transport. Cette mesure est donc légitime.

Que dites-vous de ces vieux véhicules de transport en commun à Bujumbura ?

Certains véhicules utilisent de faux certificats de contrôle technique. La police de roulage est à leur recherche. Quand on les attrape, on les suspend de la circulation.

Quid de ces véhicules policiers et militaires sans plaque d’immatriculation ?

Les responsables ont déjà donné des injonctions suffisantes au service chargé de leur immatriculation afin de se conformer à la loi. Idem pour véhicules de l’Etat.

Quid de la voiture en forme de haut talon ?

Le commandant de la PSR dit que la loi n°1/26 du 23 novembre 2012 portant code de la circulation routière est claire : « … il est interdit d’apporter à un véhicule routier destiné à circuler sur la voie publique de modifications au châssis, à la carrosserie ou à un mécanisme de fonctionnement… » La même loi indique également qu’il est interdit d’apporter des modifications à un véhicule automoteur ou à un ensemble de véhicule routier qui est destiné à circuler sur la voie publique à des fins expérimentales et qui n’est pas conforme aux lois et aux règlements relatifs à la sécurité routière. Or, précise M. Museremu, ce véhicule était au départ une voiture de type Renault. Il conseille au propriétaire de le mettre dans un parc d’attraction.

Et la corruption au sein de la PSR ?

Nous recevons beaucoup d’informations que certains de nos hommes sont corrompus. Malheureusement, la corruption se joue entre le corrupteur et le corrompu et ils gardent le silence. Nous avons toujours demandé aux publics de dénoncer cette pratique. Nous avons même donné des numéros sur lesquels ils peuvent appeler pour alerter. La corruption sera battue le jour où tout le monde comprendra que c’est un mal qui ronge nos mśurs, notre économie et notre culture.

Que pensez-vous du travail fait par le journal Iwacu ?

Une question difficile à répondre. J’apprécie la façon dont vous avez approché la police de roulage. Je vois que vous êtes guidés par le professionnalisme lorsque vous cherchez une information équilibrée. Merci également pour cette volonté d’informer les usagers de la voirie publique. Si tous les journaux pouvaient faire de la sorte en donnant une information équilibrée, en approchant toutes les sources, notre pays pourrait aller de l’avant.

Je déplore néanmoins que certains journalistes se comportent mal. Il y a un photographe d’Iwacu, qui a pris des photos des policiers en intervention à Buyenzi et qui se défendaient contre des gens qui leur lançaient des projectiles et des explosifs. Ces photos ont fait le tour du monde sur le net en disant que ces policiers massacraient la population civile.

L’auteur n’a jamais pris le courage de dire que lors de ces événements il n’y avait pas eu de  morts ni de blessés. Nous avons jugé son comportement de malhonnête.

Faustin Ndikumana : « Parcem reste Parcem, vous nous jugerez »

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Après la levée de la mesure de gel des comptes de Parcem, cette ONG locale se dit déterminée à poursuivre sa vigilance citoyenne.

Faustin Ndikumana : « On s’adaptera au contexte.»

Faustin Ndikumana : « On s’adaptera au contexte.»

Le gel des comptes de Parcem avait été motivé, tout comme la plupart des associations de la société civile, par une implication de ce que le pouvoir a qualifié de « mouvement insurrectionnel ». En matière pénale, explique le président de Parcem, comme la responsabilité est individuelle, une requête a été introduite à la justice pour demander notre responsabilité. « J’ai à maintes reprises harcelé la justice pour savoir ce qui était reproché à Parcem. On ne peut pas amalgamer et dire que tout le monde est putschiste. »

Tout ce que je demandais à la justice, confie-t-il, c’était d’établir la responsabilité de Parcem ou d’un agent de cette organisation dans ce « mouvement insurrectionnel ». «Il n’y a eu aucune preuve et c’est pourquoi, une attestation de fin de poursuites nous a été délivrée, ce qui a abouti à l’ouverture de nos comptes gelés pendant plus de 5 mois.»

Selon lui, il n’y a pas eu de pourparlers. «C’était un dossier judiciaire, la requête a été introduite au lendemain de la publication des résultats de l’enquête impliquant Parcem dans le mouvement insurrectionnel.» Même si le dossier est collectif, insiste-t-il, il faut établir la responsabilité individuelle de chacun.

« Nous incarnons la vigilance citoyenne… »

Au moment où une certaine opinion porte un regard critique sur cette reprise des activités de Parcem, Faustin Ndikumana se défend et affirme qu’il n’entend pas rouler pour le pouvoir : « Parcem est là pour servir l’intérêt du citoyen, c’est la voix du citoyen. Nous incarnons la vigilance citoyenne. … bien sûr dans les limites de la loi. Il y a des gens qui sont allés jusqu’à affirmer que certaines conditionnalités ont été exigées à Parcem pour pouvoir ouvrir, mais tout cela est faux. »

Faustin Ndikumana persiste et signe : « Je n’ai jamais eu d’entrevue avec une quelconque autorité pour en arriver là. Parcem reste Parcem, on va nous juger sur nos actes. Le travail ne sera pas facile, on s’adaptera au contexte tout en maximisant les résultats malgré les contraintes. »

Transport international par bus : des soutes à risque

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Bien qu’ils risquent gros, les petits commerçants qui s’approvisionnent à Kampala chargent leurs marchandises dans des soutes de bus. A qui incombe l’assurance des marchandises ?

Le bus Horizon en flamme à l’entrée de la capitale

Le bus Horizon en flamme à l’entrée de la capitale

Il y a deux semaines, un bus de l’agence ougandaise « Horizon », qui fait le circuit Bujumbura-Kampala, prend feu à l’entrée de la ville de Bujumbura. Le 24 avril 2014, un incendie consumait un bus de « Gaagaa Coach » à quelques kilomètres de Kigali en provenance de Kampala. Dans les deux cas, des marchandises sont consumées à l’intérieur des soutes.

Malgré le risque, pour raison de rapidité, les commerçants préfèrent le transport de marchandises par bus au transport par camion « Fuso ».

Mais, chaque fois qu’il y a incendie, la question au bout des lèvres de chaque commerçant est de savoir si les propriétaires du bus ont pris soin de prendre l’assurance des marchandises.

Un employé de « Gaagaa Coach » indiquait, en décembre 2014, que l’agence paie les indemnités sur base de factures de marchandises. Le directeur des opérations à l’agence « Horizon »soutient lui que leurs bus sont assurés, les passagers et les marchandises mêmement. Mais à la question de savoir la compagnie qui assure les marchandises transportées dans les soutes, il se contente d’indiquer qu’à l’embarquement, « Horizon » dresse un manifeste des passagers et de leurs marchandises.
« L’indemnisation se fera en fonction de ce manifeste ».

Mais il inventorie des cas de commerçants « tricheurs », dont les déclarations pour indemnisation sont irrecevables. Il s’agit notamment de ceux qui soudoient les portefaix pour charger les marchandises non enregistrées sur les manifestes. Ce sont aussi des passagers qui n’avaient aucune marchandise dans le bus. « Ce sont de ces passagers qui crient à tue-tête, plus que les passagers honnêtes pour réclamer des indemnités».

L’assurance marchandise revient au commerçant

Eric Ntangaro de l’Association des Transporteurs internationaux du Burundi (ATIB) ainsi que des employés de la Société d’Assurance du Burundi (Socabu) doutent qu’il y ait une société d’assurance qui prendrait le risque d’assurer les marchandises entreposées dans des soutes de véhicules destinés au transport en commun, de vieux bus de surcroît.

Tous croient savoir qu’en cas d’accident, le litige entre le propriétaire d’une marchandise et l’agence est réglé à l’amiable : les agences trouvent une formule pour désintéresser les passagers.

Mais cette procédure présente un risque pour le commerçant. Un avocat souligne que comme il n’existe aucun contrat entre l’agence et le commerçant, l’arrangement à l’amiable peut se résoudre en défaveur de ce dernier.

Signalons que, selon la loi en vigueur, les commerçants qui importent ou exportent des marchandises d’au moins cinq millions de Fbu doivent prendre une assurance pour ces marchandises dans une compagnie d’assurance agréée au Burundi. Mais, les commerçants rencontrés disent que s’ils devaient faire assurer leurs marchandises, cela entraînerait une envolée de prix sur le marché, alors que les Burundais ont un pouvoir d’achat très faible. En cas d’incendie ou d’autre accident, ils veulent toujours que les propriétaires de bus les indemnisent.

Badges des transporteurs : première mesure de sécurisation des parkings

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Depuis un mois, convoyeurs et chauffeurs de bus doivent porter un badge. Pour l’ATRABU, l’objectif est de sécuriser les parkings du centre-ville.

Pour le Secrétaire général de l’ATRABU, le port du badge n’est qu’une étape pour sécuriser les parkings.

Pour le Secrétaire général de l’ATRABU, le port du badge n’est qu’une étape pour sécuriser les parkings.

Sur les badges, le nom du convoyeur ou du chauffeur, son numéro et la destination de son bus stationnant en plein centre-ville. Ils les portent suspendus à leur cou ou épinglés sur leurs chemises ou tee-shirt.
« Cela fait presque un mois, que le port du badge est obligatoire », affirme un convoyeur de bus à destination de Gasenyi, rencontré lundi à midi. Son collègue confirme : « Celui qui n’a pas ce badge n’a plus le droit de conduire un bus ou de convoyer. » Pour l’obtenir, les concernés doivent se munir d’une photo passeport et verser 1000Fbu à leur association.

Le président de l’association des bus opérant sur l’axe centre-ville-Gasenyi s’assure que chaque chauffeur et convoyeur porte ce nouveau badge. « Le but est de pouvoir différencier ceux qui ont un emploi sur ces parkings et ceux qui n’en ont pas». Pour ce responsable, cette mesure aidera aussi à chasser les fauteurs de trouble, comme les lanceurs de grenades.

Toutefois, ceux faisant la navette entre le centre-ville et les quartiers sud de la capitale semblent moins rapides dans la mise en application de cette mesure. Rares sont ceux qui le portent dans le parking de l’arrière de l’ancien marché central. « Notre association ne nous a pas encore octroyé ces badges », nous a confié un convoyeur des bus de l’axe centre-ville-Kibenga.

« Nous voulons faire face à l’insécurité »

Le secrétaire général de l’Association des Transporteurs du Burundi (ATRABU), Charles Ntirampeba, assure que l’insécurité est à l’origine de cette mesure : «Nous voulons faire face à l’insécurité et aux vols qui sont monnaie courante dans ces parkings.»

Selon lui, mettre à jour une base de données des convoyeurs, rabatteurs et chauffeurs de bus est une nécessité. « Certains bus ont été attaqués à la grenade pendant la période des manifestations et il se dit que ce serait par complicité de certains convoyeurs.» Ces badges, poursuit-il, permettront une identification des travailleurs de ces parkings, ce qui pourra s’avérer utile pour les usagers. «Nous recevons des plaintes de personnes qui perdent leurs documents dans des bus. »

Le secrétaire général de l’ATRABU fait savoir que le port du badge n’est qu’une étape dans la sécurisation des parkings du centre-ville : «Prochainement, on va mettre sur pied des comités mixtes de sécurité.»

Leur tâche, assure-t-il, sera de collaborer avec les forces de l’ordre en cas d’activités douteuses dans les parkings. «On pense aussi à mieux encadrer les clients, peut-être par alignement pour éviter les bousculades et les vols », a-t-il conclu.

Osez Entreprendre/ Arsène Sindayikengera : la sculpture, une passion et un métier

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Artiste plasticien, Arsène Sindayikengera a su faire un métier de sa passion pour la sculpture. Depuis Août 2015,il est à la tête de Stylish Art Design, un atelier de sculpture sis à Gitega.

Arsène SindyikengeraComment êtes-vous devenu sculpteur ?

L’art me passionne depuis que je suis tout petit. A l’école primaire, j’aimais le dessin, la musique… Contre la volonté de mes parents, j’ai suivi une formation à l’art plastique à l’Ecole Technique Secondaire des Arts (ETSA), mais comme j’étais toujours le 1er de classe, ils ont lâché prise. Faute de trouver un débouché dans le domaine artistique, je me suis inscrit en Génie Civil à l’université Ntare Rugamba. Mais ce n’était pas ma voie, et au bout d’un an j’ai abandonné pour suivre ma passion.

Est-ce ainsi que vous avez créé votre atelier ?

Oui, à l’université pendant que je faisais cette première année en Génie Civil, j’étudiais le programmele soir et je profitais de la journée pour faire de la sculpture. Je décrochais de temps à autres de petites commandes. Avec ces quelques économies, j’ai pu récemment ouvrir Stylish Art Design.

Et maintenant, c’est une affaire qui marche ?

Oui, ma première réussite est Stylish Art Design. J’ai dû batailler plusieurs années pour y parvenir, et j’en suis fier.

Avez-vous rencontré des difficultés pour démarrer ?

Tenir tête à mes parents n’a pas été chose facile. Ils ne voulaient pas que je m’implique dans la sculpture, et ce depuis le secondaire. Ils me voyaient dans d’autres facultés. Et lorsque j’ai délaissé le Génie Civil, ils ne m’ont pas compris. Mais l’art est ma façon à moi de m’exprimer, j’ai foncé. Et aujourd’hui, je vole de mes propres ailes (rires)

A combien vendez-vous vos sculptures ?

La valeur dépend de l’œuvre. Les prix varient de 20.000 à 300.000Fbu. Ils sont négociables, mais je ne baisse pas trop les tarifs car je veux avant tout valoriser ce travail.

Un message particulier dans vos œuvres ?

Je représente souvent des scènes de la vie burundaise, des femmes portant des houes sur la tête, ou allaitant leurs bébés. Ceci dans le but de me faire comprendre et de permettre à plusieurs personnes de se reconnaitre dans mes œuvres d’art. Je fais aussi d’autres modèles que je qualifierais de modernes, ou encore sur demande des clients.

Combien de personnes employez-vous ?

Trois personnes travaillent à temps plein chez Stylish Art Design. Il y’a également d’autres sculpteurs qui profitent de l’emplacement pour vendre leur œuvres.

Vous ne visez pas l’exportation de vos œuvres à l’étranger?

En 2014, j’ai exposé au bar Vuvuzela (Bujumbura). J’ai aussi participé à une exposition artistique au Palais des Arts et de la Culture à Bujumbura. Avant la crise, je recevais parfois des commandes de l’étranger.

L’œuvre dont vous êtes le plus fier ?

Le monument en l’honneur des victimes de la guerre civile, à Gitega. C’est une juxtaposition des armes utilisées pendant la crise.

Quels sont vos défis aujourd’hui ?

La première difficulté est liée aux matériels. Aucun magasin à Gitega ne vend des ciseaux pour sculpture ou de la bonne peinture. Pour avoir un matériel de qualité, je dois m’approvisionner en Ouganda. Je n’ai pas non plus de fours pour faire de la céramique, et je dois emprunter ceux de l’ETSA. La seconde difficulté est liée à la crise actuelle. Il est risqué de descendre dans la capitale pour exposer mes œuvres. Comme la plupart de petites entreprises, je souffre donc de cette crise.
Les touristes qui aimaient repartir avec des souvenirs du pays se font rares.

Vos projets d’avenir ?

Le plus urgent est d’équiper mon atelier en matériels.Dans les jours à venir j’aimerais aussi faire de Stylish Art Design une plate forme réunissant des artistes œuvrant dans différents domaines.

Que diriez-vous à un jeune qui veut se lancer dans l’artisanat?

Au Burundi l’art est une activité dévalorisée et ceux qui s’y lancent sont souvent découragés. A un jeune qui veut faire de sa passion une réalité, je dirais de s’accrocher à ses rêves et de persévérer dans le travail.


Bio express

Arsène bioNé à Gitega le 8 juin 1986, Arsène Sindayikengera est le troisième d’une fratrie de six enfants. Après ses études primaires à l’Ecole primaire Rukundo, il continue ses études secondaires à l’Athénée de Gitega et à l’Ecole Technique Secondaire des Arts. Après une année de Génie Civil à l’université Ntare Rugamba, il décide de se consacrer à sa passion. Guitariste au sein de Rockers Band, un groupe d’artistes de Gitega, Arsène est aussi musicien compositeur


Témoignages

«Arsène était destiné à être un sculpteur »

Ami d’enfance d’Arsène Sindayikengera, Alain Robert Gikera est fier de voir son ami vivre ses rêves.

Alain-Robert Gikera«Arsène et moi sommes amis depuis l’enfance, on habitait le même quartier», raconte Alain Robert. De six ans son aîné, il se rappelle qu’Arsène était un petit enfant « bavard mais bon dessinateur ».

«A l’école primaire, il dessinait sur chaque banc pupitre sur lequel il s’asseyait». Et de renchérir : «Je pressentais déjà que c’était dans cette voie qu’il allait évoluer».

A l’adolescence se souvient Alain Robert, Arsène va se familiariser avec la musique tout en n’oubliant pas sa main de dessinateur «Il dessinait des affiches servant de publicités pour différents concerts musicaux ». Selon Alain Robert, son passage à l’école d’art de Gitega a juste affiné ses techniques. «Il avait déjà le dessin et le travail manuel dans le sang !»

Robert reconnaît cependant, qu’il a douté quand son ami a décidé d’arrêter sa formation académique. «J’avais une appréhension quant à son avenir». Mais, ajoute-t-il, Arsène est téméraire, quand il a une idée en tête, il la mène jusqu’ à bout. «Je n’ai eu d’autres choix que de l’encourager».

Alain Robert affirme être fier du parcours de son ami. «Il a bravé tout et tous, maintenant ses efforts paient»

«Travailler chez Stylish Art Design me permet de faire quelques économies»

Employé chez Stylish Art Design comme sculpteur miniaturiste, Jean Janon Ndagijimana doit à Arsène la maîtrise de cette technique.

Jean JanonIl y a maintenant deux ans que Jean Janon a appris le miniaturisme (la création de très petites sculptures de médaillons, boucle d’oreilles, bracelets, souvent faites en bois). «C’est Arsène qui m’a enseigné ce type d’art »souligne-t-il. « Maintenant je la pratique dans son atelier, chez Stylish Art».

Tout fier, il assure que ce métier lui permet d’avoir de l’argent de poche.«Je vends par exemple une miniature du continent africain à 5000Fbu». Janon ajoute que son apprentissage ne s’arrête pas là : «Arsène m’initie actuellement à la céramique, et je suis chanceux d’apprendre à ses côtés ».

Jean Janon a commencé sa formation artistique auprès d’un artiste peintre prénommé Thierry, travaillant à Bujumbura.
« Thierry m’a appris à faire de la peinture sur mur et par la suite des peintures sur tableaux». Cette première expérience, trouve donc maintenant un nouveau développement auprès d’Arsène.


Conseil d’un pro

«Arsène doit jouer sur la proximité avec ses clients potentiels pour vendre plus »

Pour Bélyse Mupfasoni, enseignante-chercheuse à l’université du Burundi et candidate en doctorat sur l’entrepreneuriat durable aux Pays Bas, Arsène Sindayikengera est un entrepreneur naissant qui a besoin d’accompagnement.

Bélyse Mupfasoni«M. Sindayikengera fait face à deux grandes difficultés, l’approvisionnement en matériels et la clientèle», constate Bélyse Mupfasoni. Elle conseille à ce jeune entrepreneur de contracter un petit crédit pour se doter d’un équipement de qualité.
«Toquer dans les maisons qui œuvrent dans la promotion de l’entrepreneuriat comme la BBIN ou le New generation peut aussi être bénéfique pour Arsène ».

Pour cette enseignante-chercheuse, Arsène doit cibler un pays ou il peut s’approvisionner à moindre coût pour ne pas travailler à perte.

Mme Mupfasoni recommande aussi à Arsène à faire une étude approfondie du marché pour connaître ses clients potentiels. «Produire en soi n’est pas suffisant, il faut aussi s’assurer d’avoir un marché d’écoulement et produire des œuvres correspondant au marché »

Elle souligne aussi l’importance de la proximité. Si Arsène estime que la grande partie de sa clientèle se trouve à Bujumbura, il doit commencer à délocaliser son activité «Il peut louer une petite place ou alors signer des partenariats avec des hôtels réputés pour vendre ses œuvres d’art, d’autres artistes le font.»

Mme Mupfasoni encourage ce jeune entrepreneur à continuer sur cette lancée: «Arsène a osé faire de sa passion de la sculpture un métier rentable et il est visiblement prêt à affronter les défis». Et de conclure que « c’est cela être un entrepreneur !».

Les marchandises n’entrent plus au Rwanda à partir des frontières de Cibitoke

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Ruhwa, les passagers venant du Burundi attendent de recevoir le laissez-passer ¢Iwacu

Au poste frontalier de Ruhwa

Depuis quelques jours, il y a interdiction à tous les commerçants d’écouler leurs marchandises au Rwanda. Le manque à gagner est énorme pour les habitants. Certains observateurs pensent que la crise entre Kigali et Bujumbura est à l’origine de cette décision.

A partir de ce lundi, 28 mars, les petits commerçants voulant traverser le poste frontière de Ruhwa pour se rendre au Rwanda, se sont vu sommés de rebrousser chemin.

Les principaux produits frappés par cette mesure d’après un commerçant burundais qui a requis l’anonymat sont le riz et les tomates. Comme il l’indique, les Burundais ont énormément besoin des pommes de terre et de haricot en provenance du Rwanda.

Sur place, comme l’explique un agriculteur en colère rencontré au chef-lieu de la commune Rugombo, le préjudice est énorme pour les produits périssables tels que les tomates, les aubergines et les oignons. Le Rwanda constituait un marché d’écoulement. «Au Burundi, il n’y a même pas d’usine transformation. Il s’agit donc d’une mesure impopulaire qui aura des conséquences sociales et économiques sur le bien-être des ménages», regrette-t-il.

Abondant dans le même sens, une femme habituée à faire des entrées et des sorties sur les frontières de Ruhwa et de Ruhororo affirme qu’il sera difficile pour les commerçants de rembourser les crédits contractés. D’après cette commerçante, la plupart des familles vont se retrouver dans l’impossibilité de faires face aux charges sociales et sanitaires.

Crise diplomatique à l’origine

Selon une source haut placée, cette mesure d’interdire aux commerçants à se rendre au Rwanda pour vendre leurs marchandises est une des conséquences de la crise diplomatique entre ces deux pays. «Il y a tout un trafic qui est au point mort. Les autorités burundaises oublient que le commerce transfrontalier est bénéfique pour l’ensemble des habitants du Burundi et du Rwanda. Ce sont les petites gens qui sont pénalisés et qui souffrent», fait-il remarquer.

L’administration indique que cette mesure est prise pour protéger la production interne. « La population peut continuer à vendre toutes ces marchandises à travers le pays sans dépasser les frontières », explique sans plus de précisions un administratif rencontré sur la frontière de Ruhororo dans la commune de Mabayi.

Toutefois, une autorité rwandaise contactée n’y va pas par quatre chemins. Il fait savoir que cette décision ne va pas affecter les citoyens de son pays. Il fait allusion à toutes les autres frontières du Burundi avec la RD Congo, et entre ce dernier et le Rwanda, qui restent toujours ouvertes.


Cibitoke : l’interdiction d’écouler les produits vivriers au Rwanda via Ruhwa levée

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Au poste frontalier de Ruhwa

Au poste frontalier de Ruhwa

Cette mesure mise en vigueur au début de la semaine dernière avait été mal accueillie par les petits commerçants de Rugombo et des environs.

Elle n’a duré qu’une semaine, ces vendeurs de tomates, d’aubergines et d’oignions saluent la décision de revoir cette interdiction de vendre les produits au Rwanda.

Ces commerçants se bousculaient ce lundi 4 avril au poste frontière de Ruhwa pour passer la frontière les premiers. «Une semaine d’inactivité est une grande perte pour nous, le manque à gagner était énorme», a lancé un des vendeurs.

Selon des sources contactées, ces commerçants burundais croisent désormais leurs collègues rwandais venus s’approvisionner aux marchés des communes Mugina, Mabayi et Rugombo.

Les autorités administratives n’ont pas voulu s’exprimer sur la levée de cette mesure d’interdiction à tous les commerçants d’écouler leurs marchandises au Rwanda. Une chose est sûre, cette décision en faveur du commerce transfrontalier a été saluée de part et d’autre de la frontière burundo rwandaise.

Le Burundi, un pays à l’hôtellerie moribonde

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Table ronde entre les représentants des services publics et privés du tourisme

Table ronde entre les représentants des services publics et privés du tourisme

Licenciement du personnel hôtelier, une taxe « discriminatoire », problème d’obtention du visa pour les étrangers… que de problèmes dans le secteur du tourisme, au Burundi.

Cet état des lieux a été relevé, ce jeudi 7 avril, à l’hotel Club du lac Tanganyika, autour d’une table ronde entre les services publics et privés du tourisme et les responsables des hôtels.

Organisée par le ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme et l’ONT (Office national du tourisme), cette réunion a été l’occasion, pour ces hôteliers, de se lâcher et d’exposer les problèmes auxquels ils font face.

Le patron de l’hotel Club du lac Tanganyika, Alfredo Frojo, n’y va pas par quatre chemins : «Le gouvernement ne s’est jamais intéressé au secteur du tourisme. Jamais ! » Il déplore, en effet, la taxe perçue par l’OBDA (Office burundais des droits d’auteurs) dans les hôtels.

Ces derniers doivent ’’payer une certaine somme parce qu’ils mettent des chansons d’autrui’’, 5% du prix de chaque chambre, etc. Ce qui est incompréhensible, pour nombre de ces hôteliers. «Ce ne sont pas seulement les hôtels qui jouent de la musique. Pourquoi pas dans les salons de coiffure ou les boutiques ?» Le président de la chambre de l’hôtellerie du Burundi qualifie cette taxe de discrimination.

Autre source de frustration pour les hôteliers: la PAFE (Police de l’air, des frontières et des étrangers) qui n’accorde plus de visa aux touristes étrangers, à l’entrée. Ils estiment que si cette mesure n’est pas levée, ’’le pays risque de s’enfermer complètement’’.

Tous ces hôteliers sont unanimes : «Le ministère de tutelle doit résoudre toutes ces questions dans l’immédiat, sinon les hôtels risquent de fermer complètement ! »

Le secrétaire permanent au ministre du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme promet que la priorité sera donnée à toutes ces questions posées par les hôteliers.

Lancement des travaux de réhabilitation des marchés 

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Après deux mois de délocalisation, les travaux de réhabilitation ont débuté, ce 28 mars, dans certains marchés de la capitale. Mais les commerçants craignent le non-respect du délai de réhabilitation.

A Ruziba, les machines de Getra effectuent des activités de terrassement.

A Ruziba, les machines de Getra effectuent des activités de terrassement.

Les agents de la société « Getra » ont débuté les travaux de réhabilitation de sept marchés de la mairie, depuis lundi 28 mars. Les marchés de Kinindo, Musaga, Kanyosha, Kinama, Ngagara et Jabe seront réhabilités, seul celui de Ruziba sera totalement reconstruit.

A Ruziba, les agents de Getra effectuent des travaux de terrassement, depuis un mois. « Les travaux sont très durs à ce stade. Mais, nous espérons que nous allons respecter le délai contractuel d’une année car nous sommes à la fin de cette première activité », indique un de ces agents.

Les commerçants exerçant dans ce marché font savoir que le mieux serait de le construire très rapidement. Dans le nouveau marché installé au bord de la rivière Mugere, ils se sentent en insécurité. Des parcelles se sont effondrées, suite à de fortes précipitations.

A Jabe, les containers pour conserver le matériel de construction sont là. Des ouvriers de Getra préparaient le terrain de construction en plaçant des piquets de bornage. Même constat aux marchés de Kinindo, Ngagara, Kanyosha, Kinama et Musaga.

Toutefois, les commerçants s’inquiètent : « Nous ne savons pas s’ils vont travailler 24h sur 24 afin de respecter le délai annoncé vu qu’ils ont deux mois de retard. Par ailleurs, le mieux aurait été qu’ils nous laissent exercer dans ces marchés jusqu’à ce que les travaux proprement dit de réhabilitation commencent», s’indigne un commerçant de Kanyosha.

« Des ajouts non prévus »

D’après Christophe Kinshasa, conseiller économique à la mairie, le retard dans le lancement des travaux de réhabilitation est dû à certaines modifications ajoutées par l’entreprise de construction.

Il fait savoir que les procédures sont longues : « Il y a eu des études géotechniques pour déterminer le niveau des fondations et les travaux préliminaires. Toutes ces activités ont mis du temps pour que les travaux proprement dit ne commencent. »

Concernant la délocalisation des marchés, ce conseiller économique indique qu’il y a des travaux qui demandent un dégagement d’espace. De plus, il affirme que les travaux vont respecter le délai contractuel, si rien ne change.

Pour rappel, les activités devaient commencer le 18 janvier dernier. Le maire de la ville, Freddy Mbonimpa, avait annoncé que la réhabilitation ne va pas dépassera pas une période d’une année (Ruziba « 12mois », Kinama « 9 mois », Ngagara et Musaga « 4 mois », Jabe et Kanyosha « 7 mois » et Kinindo « 6 mois »).

Selon toujours la mairie, ces travaux de réhabilitation des marchés seront financés par un montant global de 4 200 689.68 euros dont 84 500 euros serviront pour la surveillance et le contrôle. Cette somme est prélevée sur le financement du 10ème FED (Fonds Européen de Développement).

Marché Kanyosha : des vendeurs ambulants expulsés

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Ils sont sommés de vider les lieux de l’ancien marché et de joindre les autres dans le nouveau installé dans le quartier Kajiji à Kanyosha. Mais ces derniers ne l’entendent pas de cette oreille.

Ces vendeuses ambulantes sont sommées de vider les lieux

Ces vendeuses ambulantes sont sommées de vider les lieux

«Nous sommes toujours aux aguets afin de sauver nos marchandises. Depuis que nos collègues du nouveau marché se plaignent que nous raflons tous les clients, il nous est difficile de vendre nos marchandises. Nous nous livrons au jeu du chat et de la souris avec les policiers. Ils peuvent débarquer d’un moment à l’autre pour nous chasser de ce lieu ou confisquer nos biens», s’indigne une vendeuse de tomates à l’ancien marché de Kanyosha.

Elle indique que depuis ce vendredi, 1 avril, elles sont toujours en insécurité. Leurs marchandises sont souvent renversées voire saisies par la police. «Elle a saisi ce matin toutes mes marchandises constituées de tomates, poivrons, carottes, feuilles de manioc et des oignons, équivalant à plus de 50 mille Fbu», se plaint une d’entre elles.

Même constat chez Inamahoro, une autre vendeuse de légumes. Elle ne sait plus à quel saint se vouer. Ces marchandises ont été saisies aussi par la police ce lundi, 4 avril. Et d’ajouter : « Dieu seul sait le sort qui nous est réservé. C’est à peine que nous ayons un revenu de plus de 1000 fbu par jour vu l’ampleur des charges familiales. C’est impossible pour nous de déménager vers ce nouveau marché installé loin de nos ménages car cela demande aussi des moyens de déplacements et des frais d’installation».

Ces vendeuses ambulantes ne demandent que d’être traitées avec humanité. «Nous sommes prêts à payer toutes les taxes pourvu que nous restions tout près de l’ancien marché auprès de nos clients», précise l’une d’entre elles.

Tous les anciens marchés doivent être dégagés

Depuis que certains marchés en marie de Bujumbura sont en train d’être réhabilités, tous les commerçants ont été installés dans d’autres endroits pour faciliter les travaux. Mais la plupart des vendeurs ayant des stands en dehors du marché sont restés bravant l’ordre de vider les lieux. «IL nous est demandé de partir alors que nous nous acquittons régulièrement des taxes», s’étonne un commerçant de quincaillerie installé tout près de l’ancien marché de Kanyosha.

Avis partagé par son collègue qui vend des articles divers en boutiques . «Ça serait injuste qu’on nous chasse alors nous n’avions même pas des stands dans le nouveau marché. C’est à peine que nous ayons des clients et voilà que nous serions obligés de reconstruire d’autres stands. Nous risquons de tomber en faillite».

Christophe Kinshasa, conseiller économique de la mairie n’y va pas par quatre chemins. «S’ils veulent être considérés comme des commerçants, ils doivent s’installer dans ces nouveaux marchés. Comme ils ne sont pas enregistrés, ils n’auront pas de stands dans les marchés réhabilités».

Ce cadre de la mairie indique que cette mesure concerne aussi tous ces commerçants qui ont érigés des stands tout autour de ces anciens marchés. « Ils doivent partir pour trouver de la place dans les marchés provisoires », insiste-t-il.

Pour lui, cela serait injustice de les laisser s’installer dans ces lieux alors qu’ils devraient exercer dans les mêmes conditions que les autres. « Qu’ils sachent que la police ne va pas leur faciliter la tâche. Ils doivent rejoindre les autres de gré ou de force. »

Ce conseiller économique de la mairie fait savoir qu’il est prévu prochainement une réunion pour les sensibiliser sur cette nouvelle mesure.

Osez Entreprendre/ Egide Ndayisenga:Fruibu, un pari réussi

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Décidé à devenir son propre patron, Egide Ndayisenga a bravé différents défis pour créer Fruibu (Fruits du Burundi), une entreprise de transformation de maracujas et d’ananas.

Quel a été le déclic pour créer Fruibu ?

Photos d'entrée copyJ’ai pensé à créer Fruibu suite à deux constats. D’abord, je me suis rendu compte que les cultivateurs de fruits avaient des difficultés pour conserver leurs récoltes. Les ananas et les maracujas en particulier s’abîment assez rapidement. Je me suis interrogé sur la façon dont je pouvais résoudre ce problème. C’est alors que j’ai pensé à la transformation de fruits. En second lieu, je voulais créer mon propre travail pour échapperà un chômage galopant. Créer Fruibu en 2014 me l’a permis.

Avez-vous rencontré des difficultés pour démarrer ?

Oh que oui, (rires) ! Les découragements ont plu de partout. Certaines personnes me disaient que je ne pourrais pas faire face à des entreprises de renom comme Akezamutima ou Fruito, que je n’aurais pas de marché. Mais j’ai tenu le coup.

Et le capital ?

J’ai lancé Fruibu trois ans après mes études secondaires. Je n’étudiais pas, à ce moment là, mais je faisais de petits jobs à gauche et à droite, qui me permettaient d’épargner.Heureusement, une personne a adhéré à mon projet et m’a donné 400.000Fbu, somme que j’ai ajoutée à mon épargne de 200.000fbu. Avec ce capital de 600.000Fbu, je me suis lancé.

Comment vous approvisionnez-vous ?

Bujumbura n’est pas très productrice en fruits. Cinq agriculteurs de Bujumbura Rurale me fournissent régulièrement. Mais, aux périodes (la saison sèche) où les récoltes ne sont pas satisfaisantes, je suis obligé d’acheter à un prix élevé. Par exemple 1kg de maracujas à 2000Fbu, alors qu’en temps normal, je l’achète à 1200Fbu.

Et maintenant ? Fruibu est-elle une entreprise rentable ?

Oui. Je parviens à payer mes études d’université grâce aux revenus générés par la commercialisation des jus. J’ai pu aussi m’équiper d’une voiture, ce qui m’aide pour les livraisons. J’en suis satisfait.

Combien de personnes employez-vous ?

Six personnes travaillent dans l’entreprise.

A combien vendez-vous une bouteille de jus ?

Je suis un entrepreneur grossiste. Je vends une caisse de 24bouteilles à 22000Fbu, soit 920Fbu par bouteille de 33cl. Les prix sont identiques pour le maracuja ou le jus d’ananas, et à mon avis, ils sont abordables.

Quels sont vos clients ?

Je vends mes jus dans différentes alimentations, dont La Faveur, l’International Shop, Naomi Shop. Je fournis aussi certains restaurants

Vous ne visez pas l’exportation à l’étranger?

Pas encore (rire). Mais j’ai déjà participé à des expositions locales. L’an dernier, j’étais présent dans une foire au Palais des arts, et les gens ont beaucoup apprécié le jus d’ananas.

Quels sont vos défis aujourd’hui ?

J’utilise toujours des machines mécaniques faute de moyens et ça ralenti la production. L’idéal serait une machine électronique.La crise que connaît le pays se fait également sentir dans le secteur économique : la demande a baissé.L’autre difficulté est liée à l’emballage. Faute d’une entreprise locale qui produirait des bouteilles en verre, j’utilise celles de la Brarudi. C’est un handicap, car l’emballage varie et les jus se retrouvent dans des bouteilles différentes.

Vos projets d’avenir ?

Je prévois de commencer prochainement la production de jus de betteraves et de carottes. J’ai déjà fait des essais. Le résultat n’est pas encore satisfaisant pour la commercialisation, mais j’y arriverai. Si je dégage un peu de bénéfice, je compte m’équiper d’un second véhicule, pour des livraisons plus rapides.

Bref, mon rêve est que, d’ici à dix ans, on trouve toujours un produit de Fruibu parmi les quelque cinq articles ou plus qu’une personne achète en magasin.

Que diriez-vous à un jeune qui veut se lancer ?

Beaucoup de jeunes ont peur d’en prendre le risque. Or, c’est cela être un entrepreneur, prendre le risque. Qui ne tente rien n’a rien !J’aime appuyer les jeunes qui veulent se lancer. J’ai déjà aidé un groupe d’amis à réaliser le projet qu’ils avaient en tête, et ils ont aujourd’hui un petit restaurant.


Bio express

Egide Ndayisenga Né à Kabezi en 1988, Egide Ndayisenga est quatrième d’une fratrie de quatre filles et trois garçons. Après des études primaires à l’école EP Kabondo, il fait le secondaire au Lycée du Lac Tanganyika, puis étudie l’électromécanique à l’école Saint Luc. C’est à 26 ans qu’il lance Fruibu. Actuellement, parallèlement à la direction de son entreprise, Egide suit des études en Ressources Humaines à l’International University of Equator. Fervent chrétien, Egide aime prier. Sportif, il joue au basket et regarde des matches de football.


Témoignages

«Je n’ai jamais douté de sa réussite»

Grand frère d’Egide Ndayisenga, Olivier Nzambina a toujours eu confiance en sa détermination.

Olivier NzambimanaAux côtés d’Egide depuis le début du projet, c’est avec joie qu’Olivier a accueilli son idée d’entreprise. «Egide a toujours eu un esprit de créativité, je n’avais pas vraiment à m’inquiéter», se souvient-il.

Il ajoute que son frère n’en n’était d’ailleurs pas à sa première idée d’entreprise. «A l’adolescence déjà, il faisait du commerce de charbon et de légumes et ça marchait».Ce sera l’une des raisons qui vont pousser Olivier àencourager Egide dans son projet de transformation de fruits. «Je savais que dans le temps il avait réussi, pourquoi pas maintenant ?»

Olivier rappelle aussi que malgré des débuts difficiles, Egide n’a jamais baissé les bras. «Au tout début, la production se faisait une seule fois par semaine. Maintenant, c’est quatre fois. Et il voit bien sûr dans cette progression le résultat des effortsfournispar son frère.

Egide est aussi un gros bosseur, souligne son aîné. «Je peux aller me coucher la nuit, alors qu’il est encore en train de concocter de nouvelles idées. Il en a toujours en tête, et il cherche toujours à s’améliorer. »
Pour Olivier, son frère est un exemple à suivre «Des jeunes du quartier commencent déjà à lui demander conseil pour se lancer à leur tour ».

«Je m’approvisionne chez Egide et je ne compte pas arrêter»

Client fidèle d’Egide, Eric Nimbona apprécie la qualité des jus produits par l’entreprise FRUIBU.

Eric Nimbona«Cela fait six mois que je m’approvisionne chez Egide, et j’ai bien l’intention de continuer». Eric, vendeur dans un petit café du quartier Kinindo, explique ses raisons : « Le jus d’ananas de Fruibu -particulièrement apprécié par les clients est naturel. On n’ y ajouté ni eau ni sucre. Et la passion de maracuja contient peu de sucre». Eric ajoute que le jus se conserve facilement « jusqu’à quatre mois » et qu’il le conseille souvent à ses clients.

Eric achète chaque mois une caisse de jus d’ananas et une autre de maracuja chez Egide Ndayisenga. Il revend une bouteille de jus 1200Fbu.


Conseil d’un pro

«Egide Ndayisenga doit soigner l’emballage de ses produits. C’est un élément important du marqueting»


Pour Bélyse Mupfasoni, enseignante-chercheuse à l’université du Burundi, Egide Ndayisenga doit se focaliser sur son actuelle activité.

Bélyse Mupfasoni«Au delà de son rôle de protection et de conservation du produit, l’emballage communique une information aux clients» fait savoir Mme Mupfasoni. L’emballage, permet en effet à la clientèle de reconnaitre l’entreprise et de différencier ses produits des autres sur le marché.

Or, insiste-t-elle, l’utilisation de différents emballages (en l’occurrence des bouteilles) peut créer une confusion chez les clients. Certains peuvent penser à une innovation de l’entreprise, ou alors à un nouveau produit sur le marché. «D’où la nécessité d’une stratégie d’harmonisation pour familiariser la clientèle aux produits »

Cette enseignante-chercheuse conseille donc à Egide de revoir sa stratégie de marqueting. « Egide peut acheter des bouteilles dans la sous région, si c’est dans ses moyens». Pour elle, Egide a déjà dépassé plusieurs phases, celles de l’essai-erreur et de la commercialisation, il doit maintenant penser à uniformiser ses emballages.

Concernant les problèmes d’équipements, Mme Mupfasoni incite à la prudence car la plupart des entrepreneurs tombent dans le piège d’investissements trop rapides. « Il doit être sûr que son entreprise peut supporter de nouvelles dépenses».

Mme Mupfasoni encourage, mais avec modération, la diversification à laquelle pense Egide. «Je suis de ceux qui pensent que la diversification est nécessaire pour l’entreprise». Elle estime que si une opportunité s’offre à Egide (une machine pour la transformation de betteraves ou de carottes), il peut prendre ce risque.

Toutefois, si la diversification vient accroître les difficultés existantes «le mieux pour cet entrepreneur serait de se focaliser sur l’actuelle activité pour bien s’établir».

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