Quantcast
Channel: Économie – IWACU
Viewing all 94 articles
Browse latest View live

Ngozi : flambée des prix des produits vivriers

$
0
0

Les marchés de Ngozi connaissent une hausse des prix des denrées alimentaires. La faiblesse du Fbu par rapport au dollar, la mauvaise récolte de la saison précédente, expliquent cette situation. Les familles vulnérables crient famine.

Le marché de Ngozi

Le marché de Ngozi

Les marchés de Ngozi connaissent ces derniers temps une flambée des prix des produits vivriers. Sur la plupart des grands marchés de la province, les prix des denrées alimentaires ont considérablement grimpé comparés aux prix du mois de novembre et de décembre derniers.

Sur les marchés de Ngozi, Musenyi, Birambi, Musasa et Mparamirundi, la situation reste la même, les ménages assistent impuissants à une hausse exponentielle des prix des produits vivriers.

Les produits les plus concernés sont surtout le haricot, le riz importés de Tanzanie, la pomme de terre type Ruhengeri, la farine de maïs et du manioc, le petit-pois vert, etc.

Le kilo du haricot dit Kirundo vendu il y a quelques mois à 800Fbu s’achète aujourd’hui à plus de 1.000 Fbu, le prix de celui de couleur jaune a grimpé jusqu’à atteindre 1.500 Fbu soit une hausse de 300 Fbu dans un délai de trois mois.

Le prix du riz importé de Tanzanie a monté jusqu’à 1.800 Fbu le kg, soit également une augmentation de 300 Fbu. Le petit-pois vert a atteint un plafond de 2.000 Fbu par kg.

Pour la pomme de terre communément appelée Ruhengeri, c’est une augmentation d’environ 250Fbu par kg. Pour le sac de 25 kg de la farine de maïs dite Isembe vendu à 32.000 Fbu, il y a quelques mois, il coûte désormais 38.000 Fbu.

Les causes de cette flambée des prix sont multiples. Les commerçants se plaignent de la dépréciation de la monnaie burundaise par rapport au dollar ou à d’autres monnaies de la sous région.

B.L, un importateur de riz tanzanien se lamente : «Nous avons beaucoup de difficultés pour importer le riz de la Tanzanie, le shilling est en hausse depuis ces trois derniers mois par rapport à notre monnaie».
La plupart des commerçants déplorent le faible écoulement de leurs produits vue leur cherté, les ménages n’ayant pas augmenté leur pouvoir d’achat.

Le spectre de la disette plane

L’autre facteur concerne la mauvaise récolte de la dernière saison culturale due aux mauvaises précipitations. Ceci affecte les familles les plus vulnérables, rares sont celles qui mangent plus d’une fois par jour. Le spectre de la disette plane déjà.

Des cas d’enfants, de femmes enceintes ou allaitantes malnutris ont augmenté. Thérèse Kanyekora, une animatrice communautaire de la commune Muremera est pessimiste : «Plusieurs familles ont faim et cela se répercute sur leur santé, les gens sont faibles et leurs corps résistent de moins en moins aux maladies. C’est le désespoir surtout que les prix des denrées alimentaires sur le marché ne cessent de grimper».

Plusieurs ménages crient à l’aide et demandent que les pouvoirs publics prennent des mesures en vue de freiner cette montée effrénée des produits vivriers sur différents marchés de Ngozi.


Mugbest.com : un site burundais de commande en ligne

$
0
0

Une connexion internet, un clic, une commande et un livreur vous apporte votre produit. Une nouveauté.

Une commande prête à être honorée

Une commande prête à être honorée

Grâce à mugbest.com, un site web lancé par Armand Mugabo, un jeune informaticien qui apparaît comme un intermédiaire entre les vendeurs d’articles et les clients, il est désormais possible de se faire livrer chez soi ou au bureau.

Cela concerne toute une gamme de produits alimentaires, du matériel de bureau et le plus souvent le fast-food (pizza, café, …). Exception faite pour les produits pharmaceutiques. Autre bémol : mugbest.com n’opère pour l’instant qu’à Bujumbura.

«Un client fait une commande par internet et le paiement se fait par Ecocash ou à la livraison», fait savoir Sonia Kimana, agent chargé du marketing à mugbest.com.

«Vendus au même prix qu’au marché local, ces produits sont livrés dans 30 à 50 minutes selon le lieu de destination. Le coût de la livraison varie de 1.000 Fbu à 2.000 Fbu selon la distance», explique le responsable de la livraison. Selon lui, plus le quartier est éloigné du centre-ville, plus le prix est élevé.

D’après la directrice de vente, «les Burundais ne sont toujours pas familier à ce type de service. Quand il y a des coupures de connexion les commandes peuvent se faire par téléphone».

Le transport est assuré par une motocyclette pour des raisons de rapidité, et quelque fois une voiture est utilisée quand il s’agit d’une grande quantité des produits à livrer.

Un soir, raconte Auguste Niragira, un habitant de quartier Zeimet, j’ai commandé une pizza de 14. 000 Fbu et elle m’a été livrée en trente minutes. «Le paiement a été fait à la livraison, cela ne m’a coûté que 1.800 Fbu de frais de transport et le tout à 15.800Fbu».

«Les livraisons se font de 7h à 18h, toutefois cela dépend de la sécurité dans les quartiers. Jusqu’à présent nous avons déjà eu une vingtaine de livraisons depuis le 30 mars», confie la responsable du marketing.

La route casse-tête de Mugoboka

$
0
0

Longeant la rivière Ntahangwa, l’avenue Sanzu reliant Mutanga Sud et Mugoboka est coupée. Les maisons environnantes sont aussi menacées. Certains habitants ont même commencé à déménager.

Par peur, certains habitants ont commencé à déménager.        

Par peur, certains habitants ont commencé à déménager.

Une barrière métallique bloque l’avenue Sanzu à l’entrée de la sous-colline Mugoboka. Des voitures sont garées derrière cette barrière. Des Tuk-Tuk déposent les vendeuses de fruits et légumes avec leurs marchandises. Elles ne peuvent plus joindre le petit marché de Mugoboka II avec ce moyen de locomotion.

La route est totalement impraticable. Sauf les piétons, aucune voiture n’est autorisée à passer. «Nous avons décidé de bloquer l’avenue dans le but d’éviter que les voitures ne détruisent ce qui en reste. C’est la seule route qui dessert notre quartier», souligne Pierre Nimbona, adjoint du chef de quartier Mugoboka.

D’énormes fissures sont visibles sur cette avenue. Le ravin se trouve à quelques 10 m des maisons longeant la rivière Ntahangwa. «Nous sommes complètement déboussolés», confie Charles Rwangarambe, un habitant du quartier Mutanga Sud. Selon lui, les maisons vont s’effondrer une à une si rien n’est fait.

«Certains propriétaires des maisons longeant cette route ont déjà déménagé. Nous aussi, nous allons le faire très prochainement», raconte un autre habitant de ce quartier. Les habitants de ces deux quartiers indiquent qu’ils ont essayé, avec leurs maigres moyens, de protéger la rive menacée. «Nos constructions se sont effondrées comme un château de cartes. C’est un problème qui nous dépasse», assure Charles Rwangarambe.

Et les prix des denrées alimentaires montent

Comme les voitures transportant les marchandises ne peuvent plus arriver à Mugoboka I et II, les portefaix ont trouvé un travail très lucratif. Les vendeurs sont obligés de les payer pour le transport des marchandises depuis la route coupée jusqu’au quartier Mugoboka. Dans la foulée, les prix des denrées alimentaires commencent à monter.

« Pour transporter un sac de charbon jusqu’à ma boutique, je dois débourser 1.000 Fbu de plus. Je suis obligé de majorer moi aussi le prix», indique un vendeur de charbon.

Il en va de même pour Claudette Nahishakiye, vendeuse de légumes. «Nous travaillons à perte car nous sommes obligés de payer des frais supplémentaires.» Les clients, quant à eux, parlent d’aller voir ailleurs.

A quand la réhabilitation?

«Il faut une intervention rapide afin de stabiliser ce qui reste. A défaut de pouvoir faire les grands travaux nécessaires», demande Charles Rwangarambe. Les habitants n’en peuvent plus. « Les autorités sont au courant depuis belle lurette. Nous avons toujours crié au secours sans succès. Il faut qu’ils fassent quelque chose dans les plus brefs délais», clament-ils.

«La question est connue mais je ne sais pas quand elle trouvera une solution car les travaux demandent beaucoup de moyens», indique Issa Désiré Mazimpaka, administrateur de la commune Mukaza. De son côté, il assure qu’il a déjà pris des mesures notamment la fermeture de la route pour les véhicules afin de limiter les accidents. Il conseille aux riverains de la rivière Ntahangwa de reboiser les rives. « Il y a une pépinière publique et les arbres sont donnés gratuitement».

Le porte-parole du ministère de l’Environnement, Omer Niyonkuru, fait savoir que des études sont en cours afin de trouver une solution durable à ce problème car «c’est une zone à haut risque où s’observe des éboulements.» Il rassure la population que des travaux d’urgence vont commencer sans toutefois donner une date.

Osez Entreprendre/ Hugues Nimpagaritse: Des emballages pour un environnement sain

$
0
0

Associé à des handicapés, Hugues Nimpagaritse livre, depuis 2014 une guerre aux sachets en plastiques. Depuis deux ans, son association, l’APBEE, fabrique des emballages biodégradables.

Quel a été le déclic pour créer L’APBEE ?

Hugues Nimpagaritse en t-shirt blanc, assemblant  les papiers kraft pour en faire un emballage

Hugues Nimpagaritse en t-shirt blanc, assemblant les papiers kraft pour en faire un emballage

L’idée m’est venue en 2005, j’étais en seconde scientifique A. A gauche à droite, je voyais des égouts bouchés par des sachets en plastiques, ces matières se retrouvaient aussi dans des rivières. Mais la situation n’inquiétait personne. Avec quelques amis, nous avons décidé de sensibiliser les gens sur les conséquences néfastes des plastiques. Nous avons lancé l’APBEE (Association pour le Bien Etre de l’Environnement). En 2011, l’association a été agréée et les activités de sensibilisations ont commencé. La production d’emballages biodégradables n’a été effective qu’à partir 2014.

Quelles ont été les difficultés au démarrage ?

La première difficulté a été l’incompréhension, les moqueries à commencer par ma femme et l’entourage. Voir un ingénieur manipuler de simples papiers pour en faire des emballages n’a pas été facile à avaler chez bien de personnes (Rires). J’ai balayé d’un revers de mains ces critiques parce que j’avais un objectif à atteindre. Outre les problèmes financiers, l’autre difficulté était liée à la matière première : l’association a commencé avec des emballages faits en papiers de calendrier, a défaut de papier kraft (rouleaux de cartons ondulés), dans le but justement de montrer qu’on peut réutiliser des papiers ayant déjà servi.

Comment vous approvisionnez-vous actuellement?

Une personne a adhéré à notre projet et a fait don à l’association de 2000 papiers kraft soit de 1m sur 1m20, c’était en 2014. Il avait un stock de papiers qu’il n’avait pas utilisé et heureusement il a continué à nous en fournir. A partir de là, on a commencé à fabriquer des emballages biodégradables de différentes tailles.

Et heureusement, les clients commencent à s’intéresser à nos produits. On fournit ces emballages chez «Karire Products». L’alimentation chez Katikati a également fait une commande. Il y a aussi des fabricants de farine de bouillie qui sollicitent nos emballages biodégradables.

Vos prix sont-ils accessibles ?

Je vends 50 pièces à 3000Fbu, ou 1kg d à 6000Fbu. Mais notre but premier est de protéger l’environnement. Si par exemple un particulier demande un seul emballage, on peut le donner gratuitement.

Votre association compte combien de volontaires?

Treize bénévoles nous aident à fabriquer ces emballages. La plupart des sourds muets, et autres handicapés des membres inférieurs. C’est du volontariat mais, on leur donne parfois un peu d’argent pour les motiver selon la production de chacun, et à midi les estropiés déjeunent sur place.

Pourquoi le choix de personnes handicapées ?

Une personne qui a perdu une jambe peut fabriquer des emballages. De plus, beaucoup d’entre eux sont des démunis, ils n’avaient pas d’emploi. On a voulu associer ces «oubliés de la société» à notre cause afin d’en faire eux aussi des producteurs.

Quels sont vos difficultés actuelles ?

Les papiers kraft reçus sont sur le point de finir, nous allons devoir nous approvisionner à l’étranger. Ce n’est pas évident que nous allons y arriver car l’association vit toujours des cotisations des ses 12 membres. L’autre difficulté est liée à notre lieu de travail, il est exigu, ce qui n’est pas confortable pour nos bénévoles handicapés. Les nourrir tous les jours à midi serait aussi l’idéal, même si parfois c’est au delà de nos moyens. Enfin la communication n’est pas toujours aussi facile

Quels sont les projets d’avenir ?

On a découvert une solution pour fabriquer la matière première localement, tout en diminuant les gaz à effet de serres. Ce projet, on l’a présenté dans un concours international. Nous aimerions aussi exporter ce projet à l’intérieur du pays.


Bio express

Hugue Nimpagaritse-PortraitNé en juin 1985 à Kinama, Hugues Nimpagaritse est père d’une petite fille de huit mois. Après des études primaires qu’il a faites à l’école sainte Famille, il a fait l’école secondaire au collège municipal de Kinama puis au lycée de Rumonge dans la section de scientifique A. Orienté en 2007 à l’ENS (Ecole Normale Supérieure), il y fait le Génie électrique. Depuis 2011, il dirige l’APBEE. Actuellement, il fait le master en génie électrique. Outre le travail, Hugues est joueur amateur du football et fan du Barcelone.


Témoignages

«Le projet d’emballages biodégradables rejoint le nôtre »

Créatrice de «Karire Products», Gynette Karirekinyana affirme que tout comme l’APBEE, son agence lutte pour la promotion d’un environnement sain.

«En dépit de son combat pour l’environnement  Hugues aide les vulnérables à se prendre en mains », apprécie Ginette Karirekinyana

«En dépit de son combat pour l’environnement Hugues aide les vulnérables à se prendre en mains », apprécie Ginette Karirekinyana

«Les emballages proposées par Hugues sont d’une aide précieuse », se réjouit, Gynette Karirekinyana, Directrice d’ACECI (Agence consultative en éthique de la coopération internationale). Mme Karirekinyana utilise actuellement des emballages fabriqués par l’APBEE, un service qu’elle ne pouvait s’offrir il y a peu.

« J’étais obligée de m’approvisionner au Rwanda pour acheter des emballages biodégradables». Soucieuse d’offrir ses produits (savon, tisane) dans des emballages écologiques, Mme Karirekinyana n’avait trouvé de fournisseurs localement. «Je n’ai hésité aucune seconde à acheter ces emballages lorsque Hugues m’a présenté son projet». La créatrice de «Karire Products» affirme aussi qu’elle a voulu soutenir une entreprise sociale naissante, un aspect qui lui a beaucoup plu. «Hugues offre une opportunité aux vulnérables et aux handicapés de se prendre en main petit à petit» Elle dit être satisfaite des services offerts. « En matière de taille des emballages, les exigences sont respectées». Ainsi, ajoute-t-elle, il y a des emballages pour les tisanes et d’autres pour les savons.

Pour Mme Karirekimana, toute personne, du petit marchand aux pharmaciens devraient utiliser ces emballages biodégradables.
«On peut s’en servir à plusieurs reprises, et quand ça s’use ces emballages se retrouvent dans le sol comme du fumier».

«Je ne passe plus mes journées à ne rien faire»

Jadis sans emploi, Thierry Nsabumukama, estropié d’une jambe, aide l’APBEE à fabriquer des emballages comme bénévole.

En moins de deux mois, Thierry Nsabumukama   se dit fier d’avoir appris à fabriquer ces emballages

En moins de deux mois, Thierry Nsabumukama se dit fier d’avoir appris à fabriquer ces emballages

Orphelin de père, Thierry Sabumukama est âgé de 16 ans. Cela va faire bientôt deux mois qu’il est bénévole au sein de l’APBEE. Un travail qu’il prend plutôt au sérieux «Je suis à l’association du lundi au samedi» Thierry avoue qu’il passait toutes ses journées à se pavaner dans les rues de Kinama ou encore à s’asseoir à longueur de journées sur des «ligalas»

«C’est là qu’Hugues m’a repéré », Par la suite, continue-t-il Hugues m’a proposé de venir chez lui. « J’y ai trouvé une équipe dans le feu de l’action. Il m’a demandé si ça m’intéresse et j’ai sauté sur l’occasion». Après tout, ajoute Thierry, je ne gagnais rien en restant assis dans la rue.

Convaincu du combat que mène l’APBEE, Thierry admet qu’il apprend beaucoup au sein de l’association «je sais maintenant fabriquer ces emballages du début à la fin»


Conseil d’un pro

«Bien que l’APBEE soit une ASBL, elle tend aussi à devenir une entreprise sociale»

Pour Pierre Claver Nduwumwami, Directeur de la BBIN, le caractère social de L’APBEE est ce qui fait leur force.

«L’intention première de cette association est de créer un impact et non faire du profit», affirme Pierre Claver Nduwumwami.

«L’intention première de cette association est de créer un impact et non faire du profit», affirme Pierre Claver Nduwumwami.

«On sent que l’intention première de cette association est de produire pour faire un impact social» affirme le Directeur général de Burundi Business Incubateur.

Pour M. Nduwumwami cela s’observe déjà dans le profil du personnel « Il n’est pas toujours courant qu’une association décide d’employer des handicapés. L’impact se focalise aussi sur l’environnement»

Contrairement aux entreprises dont la visée est de faire du profit M. Nduwumwami admet que cette association peut faire appel à un don ou un financement pour faire face aux différentes difficultés.

Toutefois, conseille-t-il, l’APBEE doit chercher à pérenniser les productions via leurs propres revenus «Il ne faut pas compter indéfiniment sur les bailleurs».

Selon lui, quand bien même l’objectif premier de l’APBEE est de sensibiliser sur l’usage d’emballage biodégradable, ce n’est pas pour autant qu’elle doit produire en deçà du coût de production.

En attendant l’aboutissement de leur projet d’obtenir localement la matière première, cette association peut toujours toquer chez les bailleurs vendant l’impact social de cette association. «Ceci peut marcher auprès des bailleurs œuvrant dans la protection sociale et non auprès des microfinances »

CNAC : lancement d’une plateforme de plaidoyer café

$
0
0

La Confédération nationale des associations des caféiculteurs (CNAC), grâce au financement de l’ONG Christian Aid, a lancé une plateforme de plaidoyer café, ce vendredi 29 avril, au Royal Palace Hôtel. Objectif : trouver des solutions face aux multiples problèmes auxquels les caféiculteurs sont confrontés.

« Cette plateforme constitue un cadre élargi d’échanges et de réflexions de tous les acteurs impliqués de près ou de loin dans les questions relatives au secteur café », a déclaré Joseph Ntirabampa, président de la CNAC, lors de son discours inaugural.

Depuis 2008, le gouvernement s’est désengagé de la filière café en mettant en place deux nouvelles entités : l’Autorité de régulation de la filière café (ARFIC) et l’Intercafé. Ces dernières ont failli à leur mission d’encadrement des organisations de caféiculteurs capables de défendre leurs intérêts et de participer à la gestion de la filière nouvellement libéralisée. « La fixation des prix, la confusion dans le paiement des redevances, le problème du manque de budget de fonctionnement, l’inexistence d’une loi propre aux coopératives agricoles… continuent de miner le développement de cette filière », explique-t-il.

Selon le président de la CNAC, cette plateforme vient remédier à toutes ces faiblesses et contradictions dans l’organisation des activités du secteur café au Burundi.

Signalons que ces cérémonies avaient été rehaussées par la présence du ministre de l’Agriculture et de l’Elevage.

Troisième mandat : une économie balbutiante

$
0
0

En 2015, l’inflation n’a pas été si inquiétante : 5,5% contre 4,4% en 2014 et 18,1 % en 2012, selon la Banque centrale. L’économie n’est pas pourtant si reluisante, selon Faustin Ndikumana, économiste et président de la Parcem.

Faustin Ndikumana : « L’économie n’est pas au beau fixe. »

Faustin Ndikumana : « L’économie n’est pas au beau fixe. »

Depuis le déclenchement de la crise le 25 avril 2015, économie bat de l’aile, soutient le président de l’association « Paroles et actions pour le réveil des Consciences et le changement des mentalités », Parcem.

Au début 2015, la croissance économique était prévue à 4,8%. Mais à la fin de l’année, elle a été négative. Pour ce qui est du PIB, le secteur tertiaire (les services) semblait doper la croissance. Mais aujourd’hui, le tourisme, l’hôtellerie, les banques, le commerce en général ont été frappés de plein fouet.

Au sujet des finances publiques, la Parcem dit que les collectes de l’Office burundais des recettes (OBR) étaient en pleine croissance. Cette institution fiscale enregistrait des dépassements par rapport aux prévisions durant les trois premier mois de l’année 2015. Mais, d’un coup, les recettes ont chuté depuis mai. Environ 15 milliards par mois de manque à gagner. L’OBR a enregistré un manque à gagner de 130 milliards en 2015 par rapport aux prévisions. En octobre, la planche à billet s’élevait à 200 milliards. Pour 2016, les prévisions sont estimées à 678 milliards contre 720 pour l’année 2015.

Selon M. Ndikumana, l’autre aspect important est le gel de l’appui budgétaire et de l’appui projet. Le gel des dons a diminué la capacité d’investissement. L’année passée, les appuis n’ont pas été débloqués. Même aujourd’hui, les dons promis pour 2016 se font toujours attendre. Leur déblocage est conditionné à la reprise du dialogue.

Pour les ministères d’investissements (Agriculture, Travaux publics, Energie, Environnement, etc.), la grande part du financement provenait des aides. L’Etat ne dépassait pas 30% dans sa contribution. Aujourd’hui, ces ministères vivent au jour le jour.

Aujourd’hui, l’état a des difficultés de réfectionner le pont sur l’Avenue du Large, la chaussée sur le Boulevard du 1er Novembre, la route Bujumbura-Rumonge (RN3), etc. L’Etat n’est plus capable d’offrir le petit déjeuner aux étudiants de l’Université du Burundi. Il a suspendu les missions et les formations à l’étranger. Aujourd’hui, on assiste à une augmentation des impayés de l’Etat sur le secteur privé. Il y a des factures de l’avril 2015 qui ne sont pas encore payé. Pourtant, les privées ont contracté des dettes dans des banques et les intérêts de retard s’accumulent.

Un autre aspect important, selon la Parcem, concerne les devises. On assiste à la diminution des réserves de change. On est passé de 3,5 mois à 1,5 tout au plus 2 mois. Les mesures drastiques à l’endroit des ONG est le signe que les devises manquent. Conséquence : les banques commerciales n’ont pas de devises à donner aux importateurs. Les fournisseurs commencent à mettre les importateurs burundais sur la liste noire des défaillants. Le peu de devise est orienté dans l’achat des produits stratégiques : le carburant et les médicaments principalement. Les autres produits qui devraient alimenter la croissance sont relégués en seconde zone.

Pourtant, le secteur d’import-export qui manque de devises est celui-là qui alimentait en grande partie les recettes de l’OBR.

M. Ndikumana constate que le manque de mobilisation des ressources fait qu’il n’y a pas de document de référence de développement. Le Cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté (CSLP3) devrait avoir été finalisé en 2015 pour être opérationnel en 2016.


Le tourisme burundais à néant

Des projets touristiques qui tournent au ralenti, des taxes non fondées, le licenciement du personnel, etc. Le secteur de l’hôtellerie et du tourisme burundais se meurt.

Le tourisme a été le secteur le plus touché par cette crise, selon Eric Ndayikengurukiye, secrétaire exécutif de la chambre de l’Hôtellerie et du Tourisme au Burundi(HTB).

« Cette crise est survenue au moment où le pays allait entamer le processus de la stratégie nationale de développement durable du tourisme », indique-t-il. Plusieurs projets qui étaient sur le point d’être mis en œuvre, tournent aujourd’hui au ralenti : presque tous les pays de la Communauté Est Africaine ont adhéré au visa touristique unique. Il ne reste que le Burundi. La création d’un fonds de développement touristique, le classement des hôtels par étoiles, etc. Tous ces projets ne sont plus la priorité du gouvernement, d’après M. Ndayikengurukiye.

Les acteurs économiques du tourisme, surtout les hôteliers se retrouvent dans la galère: le taux d’occupation des chambres a chuté de plus de 50%, il n’y a presque plus de visiteurs étrangers. Ceux qui avaient contracté des dettes auprès des banques n’arrivent pas à rembourser


Trois questions à Alfredo Frojo, patron de l’hôtel Club du Lac Tanganyika

Quel est l’état des lieux de l’hôtellerie et du tourisme burundais aujourd’hui ?

Alfredo Frojo : « Le Burundi possède tous les atouts pour être un pays touristique d’élite. »

Alfredo Frojo : « Le Burundi possède tous les atouts pour être un pays touristique d’élite. »

Je pense que le tourisme est le secteur économique le plus touché par cette crise. Qui dit tourisme dit forcément hôtellerie. Depuis le début de la crise, en avril 2015, rares sont les étrangers qui viennent au Burundi. Or, les hôtels ne vivent que grâce aux étrangers, en grande partie.

Mais pour dire vrai, l’industrie touristique burundaise n’a jamais été vraiment développée, du moins depuis que je suis venu ici pour la premier fois, en 1989. Les différents gouvernements ne se sont pas suffisamment intéressés à ce secteur.

De surcroît, on a récemment demandé aux hôteliers une redevance sur les droits d’auteur, dont nous ne comprenons la finalité. Je pense que cette dernière doit être revue. Cette redevance semble exorbitante et le mécanisme de distribution des revenus aux artistes ou auteurs n’est pas vraiment clair. A titre d’exemple, pour la musique jouée dans une chambre d’hôtel, qui est, doit-on le souligner, un lieu privé, comment pourra-t-on savoir quelle musique a été jouée, pour que son auteur puisse bénéficier des droits d’auteur ?

Votre hôtel a-t-il été touché par la crise ?

Nous encaissions 100% de revenus pendant l’année 2014, nous gagnons 30% aujourd’hui. Auparavant, l’hôtel comptait 240 employés. Aujourd’hui, il ne reste que 150.

Evitant de rester bras croisés, nous avons profité de ce calme pour renouveler toutes les chambres de l’hôtel et pour ajouter des nouvelles infrastructures: une nouvelle salle de conférence, un nouveau bar tout près de la piscine, une nouvelle SPA etc. Donc comme vous voyez que l’hôtel a continué à investir parce que je crois dans l’avenir de ce beau pays.

Je voudrai souligner que l’hôtel, pendant cette période difficile, a continué à fonctionner.

A votre avis, que faut-il faire pour relever le secteur du tourisme au Burundi ?

La conscience avant tout. Il faut que les Burundais soient conscients des atouts que possède leur pays et les exploiter. Le Burundi a tous les atouts requis pour être un pays touristique d’élite. Le Burundi est un pays tellement beau qu’il pourrait être économiquement indépendant s’il développait le secteur du tourisme. Si ce dernier est développé, ce sont pratiquement tous les secteurs qui se développent.

Une vie moins chère, un bon climat, des gens très accueillants… où peut-on trouver toutes ces choses si ce n’est au Burundi !

Vers une pénurie de l’essence

$
0
0
A la station-service King star, une file interminable de véhicules attendent d’être servis

A la station-service King star, une file interminable de véhicules attendent d’être servis

Des bidons de 5 litres, des sachets en plastique, tous les moyens semblent bons pour des convoyeurs des bus venus s’approvisionner en essence. Il est 11h, à la station-service, près de la légumière, ’’Le Grenier du Burundi’’, en plein centre-ville.

Certains convoyeurs, au bord d’une crise de nerfs crient sur les pompistes, d’autres, yeux hagards, semblent perdus. Une colère selon eux légitime. «J’attends d’être servi depuis 7h du matin», s’énerve un convoyeur rencontré sur place. Ce dernier s’inquiète de la répercussion de ce manque sur son travail. «Plus de deux heures que mon bus est inactif».

Sur la station King star de Bwiza, même scenario : une trentaine de véhicules font le fil devant les deux seules pompes en service. Pour Méthussela Nikobamye (Pasteur Habimana), militant d’une des ailes du FNL, rencontré sur cette station, cette pénurie n’augure rien de bon. «Peut-être que tout cela n’est que le fruit de la spéculation. Il est inconcevable que dans la même journée, sur plusieurs stations services l’essence ne soit plu disponible.» Si problème il y en a, s’insurge-t-il, il faut que le gouvernement le règle rapidement.

A la station communément appelée ’’Katikati’’ vers le quartier asiatique, le service est au ralenti, presque absent. Pas de pompiers ni de voitures en vue. Etrange pour ce lieu très fréquenté.

Port de Bujumbura/ GPSB-Déclarants : Le torchon brûle

$
0
0

De nouveaux frais de manutention introduits par la société Global Port Services Burundi (GPSB) sont une pilule que les intermédiaires en douane ont du mal à avaler.

Camions qui passent sur le pont-bascule pour le pesage

Camions qui passent sur le pont-bascule pour le pesage

Ils ne décolèrent pas contre GPSB. Ils accusent cette société concessionnaire du port de Bujumbura d’avoir introduit une double manutention « inutile mais onéreuse ». Elle frappe les importateurs qui ont droit au déchargement à domicile (D.A.D). « Ils » sont les déclarants dits aussi intermédiaires en douanes ou transitaires qui exercent au port de Bujumbura.

Les déclarants expliquent que, jusqu’en mars, les camions chargés qui entraient dans le port passaient sur le pont bascule pour l’enregistrement du poids brut. Ils passaient aussi sous le scanner pour le contrôle de la nature des marchandises se trouvant dans les containers. Les camions sortaient alors des enceintes de la douane sans devoir payer les frais de manutention car pour cette catégorie d’importateurs, le déchargement se faisait uniquement dans les entrepôts privés. C’est ce que les déclarants appellent « D.A.D ». Les frais de manutention étaient payés uniquement au moment du déchargement à l’entrepôt.

Une fois le « D.A.D » terminé, le camion-sans container- retournait au port et repassait sur le pont-bascule pour la pesée de la tare. La douane appréciait alors le poids du container déchargé à domicile en faisant la différence entre le poids avec container relevé avant le déchargement et le poids du véhicule sans le container après le déchargement.

Double manutention

Avec le mois d’avril, explique un déclarant, les deux pesées se font au port avant le « D.A.D ». Cette opération est payante. GPSB perçoit 174.365Fbu sur un container dont le poids est supérieur à 20 tonnes, 98.066 sur un container dont le poids est compris entre 15 et 20 tonnes et 16.000Fbu pour un container vide. Les camions peuvent alors sortir des enceintes du port pour le « D.A.D ».

Le déclarant explose : « A quoi bon donc cette nouvelle pesée par GPSB, une opération exorbitante, alors que nous devons encore payer les frais de manutention au déchargement à l’entrepôt ? C’est une façon de soutirer des sous à nos patrons, les importateurs. »

Avec la nouvelle mesure, les déclarants craignent que les nouveaux frais n’entraînent une hausse du prix de revient des marchandises.

Conséquences : les marchandises ne seront pas facilement écoulées et les importateurs devront diminuer le nombre de passation de commandes de marchandises à l’étranger. In fine, c’est le métier de ces intermédiaires en douane qui en fera les frais.

« Des récriminations non fondées »

Pour Bonaventure Sinzobakwira, Directeur Général de Global Port Services Burundi « GPSB », les lamentations des transitaires en douane ne se sont pas fondées. Il précise que GPSB s’est doté d’un chariot TEREX TF 45h capable de manutentionner des conteneurs dans le but de soutenir l’activité du Port de Bujumbura. « Ce contrôle de poids, de même que d’autres vérifications des marchandises sont une exigence de la Douane qui fait appel aux services de l’opérateur portuaire ».

Pour le contrôle de poids, l’engin permet en peu de temps la manutention de conteneurs quels que soient la taille et le poids pour la pesée du camion avec conteneur d’abord puis du camion sans conteneur. Les deux pesées se font au pont-bascule et leur différence permet de déterminer le poids du conteneur que la Douane compare au poids déclaré sur les documents. Pour d’autres vérifications, la Douane exige le déchargement au Port, déchargement également exécuté par l’opérateur portuaire.

Pour M. Sinzobakwira, la plus-value apportée par la nouvelle machine est que, désormais, le contrôle de poids des conteneurs se fait au Port de Bujumbura avant que la Douane décide d’octroyer ou non le déchargement à domicile des marchandises. Au cas où, après pesage au port, le poids déclaré sur les documents est très différent du poids affiché lors de la pesée au port, la Douane peut refuser ce déchargement à domicile et exiger le déchargement au Port.

Le Directeur Général de GPSB fait remarquer que les transitaires et les importateurs ont l’obligation de se conformer au processus de contrôle de leurs marchandises tel qu’exigé par les services de la Douane. Et d’ajouter : « Toutes ces opérations de manutention sont facturées conformément au tarif portuaire ».


Osez Entreprendre/ Ginette Karirekinyana Consommer « naturel » avec Karire products !

$
0
0

Partie d’une huile anti-moustique, Ginette a su développer toute une gamme de produits cosmétiques et alimentaires à base de plantes locales. Son agence, l’ACECI, les commercialise sous la marque Karire Products.

Ginette KarirekinyanaQuels ont les produits Karire Products ?

Des savons anti bactériens faits à base de la moringa, des bougies anti moustiques, des démaquillants, des tisanes, des aromes, etc. Tous ces produits sont fabriqués d’une manière naturelle, grâce aux matières premières locales par mon entreprise.

Et ça marche ?

L’entreprise est assez rentable. J’ai commencé avec deux ou trois produits. Aujourd’hui nous en offrons une dizaine.

L’entreprise a démarré avec trois employés, aujourd’hui une dizaine de personnes travaillent à plein temps. Pour un pays en crise, les affaires marchent plutôt bien (rires).

Comment a commencé cette aventure?

J’ai commencé en 2010 en créant l’Agence consultative en Ethique de la Coopération internationale (ACECI) et le projet « cataire ». Il s’agissait d’introduire dans la population burundaise cette plante (la cataire) et d’en tirer une huile anti moustique pour freiner le paludisme. Partant de la cataire, j’ai constaté la richesse de la nature burundaise : elle regorge une diversité de plantes aux différentes vertus. C’est alors que j’ai initié toute une gamme de produits sous la marque Karire Products.

Comment vous approvisionnez-vous ?

Depuis 2011, l’ACECI, a initié des femmes des milieux ruraux à la culture des plantes nécessaires à la production d’huiles essentielles. Elles nous les fournissent deux ou trois fois par semaine. Toutes ces plantes sont cultivées de manière naturelle. Les huiles essentielles utilisées pour fabriquer les savons par exemple sont extraites des plantes comme la moringa, la jatropha, l’eucalyptus ou la cataire. Ces plantes viennent de Gatumba, Isale Bujumbura rural, Bugarama.

Vos prix sont-ils abordables ?

Je reconnais que les tarifs sont un peu élevés pour les populations aux très faibles revenus ou pour les milieux ruraux. Mais pour les femmes qui consomment des produits cosmétiques de l’Europe, les prix sont assez bas. Par exemple notre baume à lèvres est vendu à 15.000Fbu et le savon à l’huile de moringa à 1000Fbu.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors du lancement ?

Au début, les gens n’ont pas été enthousiasmés par les produits Karire Products. Les personnes pensent toujours, et à tort, que les produits importés sont de meilleure qualité que ceux faits localement et naturellement. Tenez par exemple, jadis nos mères oignaient les enfants de l’ikambiri (baume dérivée de l’huile de palme) ou alors utilisaient amavuta y’inka (crème corporelle à base de lait de vache), autant d’habitudes aujourd’hui abandonnées. Je continue à combattre cette mentalité qui consiste à pencher vers des produits génétiquement modifiés plutôt que de consommer « naturel ».

Et le capital ?

Je me suis autofinancée. J’ai commencé avec de l’argent issu de la tontine. J’étais encore au Canada, on se cotisait entre amis. Et à tour de rôle, l’un d’entre nous empochait la somme collectée pour faire un petit investissement. C’est comme ça que j’ai pu réunir le montant suffisant pour démarrer

Quels sont vos défis aujourd’hui ?

J’ai certes besoin de financement pour produire plus, mais je dispose quand même du nécessaire pour faire marcher l’entreprise.

Avez-vous déjà participé dans des expositions ?

Du 15 au 16 avril 2016, j’ai exposé les produits Karire Products à l’école Michel Archange de Bujumbura. L’année précédente, du 20 décembre au 5 janvier 2015, j’étais au Palais des arts pour présenter mes produits. Au mois de mars, je suis allée au Rwanda montrer le travail de l’ACECI, et ils ont été vraiment intéressés. Je m’apprête aussi à me rendre au Congo pour présenter mes savons et mes tisanes

Vos projets d’avenir ?

Mon ambition est d’agrandir l’entreprise, d’avoir plusieurs unités de distillation, ceci dans le but de produire plus et d’exporter un jour.


Bio express

Ginette Karirekinyana bio express copyGinette Karirekinyana est native de Kamenge. Elle termine ses études secondaires au lycée du Saint Esprit après avoir décroché son concours national à l’école primaire de Mugera (Gitega). En 1995, après deux ans de vie communautaire et de postulat chez les sœurs missionnaires d’Afrique à Bukavu, elle se rend au Cameroun à l’université catholique d’Afrique centrale. Après quatre ans d’études, elle y décroche une licence et un master en philosophie. Elle part à Beyrouth pour faire son troisième cycle de philosophie. En 2004, elle intègre un groupe de recherche en éthique médicale et environnementale au Canada, à l’université Laval au Québec. De là, elle y crée l’ACECI. Depuis octobre 2010, L’ACECI œuvre au Burundi. Ginette aime la nature et pratique la natation.


Témoignages

«Les produits sont assez chers, mais de qualité»

Fidèle cliente des Karire Products, Marguerite Inangorore apprécie la qualité de ces produits.

Marguéritte Inangorore copyRencontrée aux locaux de l’ACECI, Mme Inangorore vient de s’approvisionner en savon. Elle souligne volontiers qu’elle a toujours préféré les produits naturels aux produits génétiquement modifiés. «Je suis une habituée de l’ACECI, ils ont de beaux produits corporels et alimentaires. Cela fait maintenant trois mois que j’utilise un shampoing de cheveux à base d’ortie, accessoirisé de sa lotion»

Et de vanter la qualité de cette lotion pour cheveux : « Une petite quantité suffit pour redonner éclat et brillance aux cheveux qui, en outre, reprennent des couleurs et ne se cassent pas ».

Cette lotion, elle l’a acheté à 15.000Fbu. Une somme qui, dit-elle peut semblait exagérée. «Mais ce sont des produits de bonne qualité ».

«Promouvoir les produits naturels est le souci du monde actuel»

Pour Pr Severin Sindayikengera, directeur du Centre National de Technologie Alimentaire (CNTA), Ginette Karirekinyana doit continuer sur cette voie.

Sévérin Sindayikengera copyPr Sindayikengera suit les activités de l’ACECI depuis 2013. «L’intérêt de Ginette pour l’extraction de huiles essentielles de certaines plantes rejoint celui du CNTA ». Et bien que ce centre soit spécialisé dans la transformation et la conservation alimentaire, une collaboration entre la CNTA et l’ACECI a été envisagée, même si elle n’est pas encore effective.

Pour Pr Sindayikengera, le projet de Ginette Karirekinyana répond aux inquiétudes qui hantent le monde, et dont le Burundi n’est pas exempt. : «L’heure est à la protection de l’environnement, à la sécurité alimentaire, à la promotion et la consommation de produits naturels».

Selon le directeur de la CNTA ce projet est à donc à encourager. Même si, comme il le déplore : «beaucoup de personnes continuent malheureusement à consommer des produits venus de l’étranger génétiquement modifiés »


Conseil d’un pro

«Ginette karirekinyana a osé s’aventurer dans un domaine quasi vierge»

Pour Bélyse Mupfasoni, candidate au PhD sur l’entrepreneuriat durable aux Pays Bas et enseignante-chercheuse à l’Université du Burundi, Ginette doit jouer sur la visibilité de ses produits.

Bélyse Mupfasoni copyBélyse Mupfasoni souligne que comme toute entreprise, Karire Products dispose de forces et d’opportunités, mais doit aussi être consciente de ses faiblesses. Partant des forces elle note : « Ginette trouve facilement ses matières premières, et la main d’œuvre lui est aisément accessible»

Elle ajoute que Ginette a aussi la chance de disposer d’un environnement favorable: « le sol est fertile et ses plantes poussent bien ».

Enfin, souligne encore Mme Mupfasoni, Ginette n’a en face d’elle qu’une faible concurrence. Elle doit en profiter pour s’imposer.

Cela dit, nuance cette enseignante, les produits Karire Products manquent de visibilité : «Le bouche à oreille ne suffit pas comme stratégie de publicité ». De plus, fait-elle remarquer, les prix de ces produits semblent ne les destiner qu’à une clientèle de luxe. «En entreprise, le pouvoir d’achat est un élément essentiel. Il faudrait revoir les prix pour toucher aussi les clients aux revenus moyens.»

Pour finir, cette enseignante conseille à Ginette de procéder à une évaluation. «Elle doit estimer le produit qui a été le plus sollicité et se focaliser sur ce dernier sans négliger pour autant la promotion des autres»

Sabotage ou manque de devises?

$
0
0

Une pénurie du carburant éclate, le gouvernement tape du poing sur la table. Des mesures sont prises. Les pétroliers reprennent la distribution du carburant. Les gens s’interrogent. Pénurie artificielle pour faire pression ou manque réelle de devises?

Après l’annonce de ces mesures, les stations-service reprennent la distribution du carburant.

Après l’annonce de ces mesures, les stations-service reprennent la distribution du carburant.

«La pénurie du carburant ne peut pas s’expliquer mais relève simplement de la spéculation et du sabotage économique et cette situation doit s’arrêter.» C’est la réaction du ministre de l’Energie et des Mines, Côme Manirakiza, après la pénurie du carburant qui s’est observée, la semaine passée, dans la capitale et à l’intérieur du pays.

Pour pallier cette pénurie, le ministre Manirakiza s’empresse de prendre des mesures. Il retire les licences d’importation du carburant à quatre sociétés à savoir Imatco, Burundi Petrolium, Melez Petrolium et Jet fuels GF. Notons que la plupart avaient déjà mis la clé sous la porte. Dans la foulée, les stations-service sont sommées de signer endéans 24h une nouvelle déclaration de continuation de l’activité de distribution du carburant. «Passé ce délai, ceux qui n’auront pas déposé cette déclaration seront considérés comme ayant abandonné cette activité et leurs permis d’exploitation considérés comme caduques.», avertit le ministre.

Selon Olucome, la consommation totale en carburant au Burundi oscillait en 2015 entre 11 et 12 millions de litres par mois. Mais, souligne l’Olucome, la consommation actuelle en carburant au Burundi varie maintenant entre 6 et 7 millions de litres par mois à cause de la crise politico-sécuritaire qui secoue le pays.
De 2015 à ce jour, ajoute Olucome, le prix du baril a chuté à plus de 58%, oscillant entre 40 et 42 dollars américains. Sur ce, l’Olucome recommande au gouvernement de réduire le prix de l’essence jusqu’à 1600 Fbu et de fournir un effort en réduisant ses taxes à savoir 700 Fbu perçues sur chaque litre d’essence. «Il y a une commission, dont font partie les pétroliers, qui est chargée de cette question. Quelqu’un en dehors de cette commission manque parfois certaines données », répond le ministre Manirakiza.

Sabotage ou manque de devises

Après l’annonce de ces mesures, on assiste à un revirement de la situation. Les longues files de voitures devant les stations-service ne s’observent plus. «Le carburant vient de tomber du ciel ou quoi», s’interrogent les consommateurs. D’aucuns pensent que les pétroliers ont voulu influencer une hausse du prix à la pompe.

Ce n’est pas l’avis du président de l’Olucome. «Le gouvernement ne peut pas revoir à la hausse le prix du carburant parce que ce n’est pas cette question qui se pose aujourd’hui. C’est plutôt la question des devises.

Les pétroliers veulent faire pression sur le gouvernement pour qu’il disponibilise les devises.» Pour lui, la faute incombe au gouvernement qui ne disponibilise pas à temps les devises. De plus, Gabriel Rufyiri assure que le gouvernement enregistre jusqu’à ce jour des impayés de 10 millions de dollars américains envers des importateurs de produits pétroliers.

Le ministre Manirakiza réfute ce manque de devises. «La preuve, la BRB a mis sur le marché, le 3 mai dernier, 20 millions de dollars américains dont 8,5 affectés au secteur du carburant.» Pour lui, ceux qui disent qu’il y a un manque de devises racontent des mensonges. «Il existe des gens de mauvaise foi. C’est étonnant qu’après la prise de ces mesures, les stations-service reprennent la distribution du carburant.» Iwacu a essayé de contacter les pétroliers, sans succès.

TIC : les chômeurs victimes des entreprises locales

$
0
0
Le ministre Nestor Bankumukunzi invite les investisseurs à explorer les opportunités offertes dans ce secteur

Le ministre Nestor Bankumukunzi invite les investisseurs à explorer les opportunités offertes dans ce secteur

«L’entrepreneuriat dans le secteur des TIC au service du progrès social », tel est le thème retenu cette année pour la célébration de la journée mondiale des télécommunications et de la société de l’information au Burundi. Cette journée a été célébrée ce 17 mai au Palais des Arts et de la Culture.

Dans son allocution, le président de la chambre sectorielle des technologies de l’information et de la communication (TIC), Cyrille Nibigira, a remercié le gouvernement pour la réduction de la facture numérique avec l’exonération des téléphones portables et les ordinateurs et pour sa participation à l’intégration de la fibre optique dans le pays.

Malgré ces efforts du gouvernement, déplore-t-il, il y a un chômage encore grandissant chez les jeunes informaticiens, c’est au moment où le gouvernement et les entreprises locales continuent de passer des contrats avec des entreprises extérieures pour des services que ces jeunes pourraient assurer localement.

Comme solutions en vue de promouvoir les TIC au service du progrès social, M. Niragira propose l’annulation de la TVA pour les outils TIC. Il propose également la création d’un fond de garantie qui couvrirait les jeunes entrepreneurs tout en donnant la priorité aux fournisseurs locaux des outils TIC.

Dans son discours de circonstance, le ministre de la Communication, Nestor Bankumukunzi, a réitéré l’engagement du gouvernement à promouvoir les TIC. Il a en outre invité les investisseurs à venir jouir des mesures mises en place par le gouvernement dans ce secteur.

En marge de ces cérémonies, le ministre a procédé à l’ouverture officielle d’une foire qui a rassemblé les différentes entreprises opérant dans le secteur des TIC qui a lieu au Palais des Arts et de la Culture.

Bujumbura met en garde les cybercriminels

$
0
0
Alain-Guillaume Bunyoni : «Les TIC constituent une arme à double tranchant»

Alain-Guillaume Bunyoni : «Les TIC constituent une arme à double tranchant»

«La police nationale burundaise est au courant du danger mondial que représente la cybercriminalité», a averti Alain-Guillaume Bunyoni, ministre de la sécurité publique, ce jeudi 19 mai, à Bujumbura.

Après une visite de la foire des entrepreneurs dans le domaine des TIC (technologies de l’information et de la communication), il a annoncé que les mécanismes pour pouvoir retracer des criminels pareils ont déjà été mis en place. Et ce, en collaboration avec les compagnies téléphoniques et l’ARCT (Agence de régulations des télécommunications).

Le ministre de la Sécurité publique a souligné que les TIC représentent un facteur social de développement : la rapidité de l’information, dans les transactions bancaires, etc. Néanmoins, a-t-il nuancé, elles peuvent être source d’insécurité, de dégradation des mœurs, etc. «Les réseaux des cybercriminels sont souvent à l’origine des fausses transactions bancaires en entrant dans les bases des données», a-t-il en outre signalé. Pour lui, il s’agit d’une arme à double tranchant.

Pour pallier à ce fléau, explique le ministre Bunyoni, les utilisateurs des TIC et les fournisseurs de ses services doivent respecter le système de protection pour que cela ne leur cause pas préjudice.

Notons que la Journée mondiale des télécommunications est célébrée le 17 mai de chaque année. « L’entreprenariat dans le secteur des TIC au service du progrès social», est le thème choisi cette année.

Les arnaques et les fraudes préoccupent l’ARCT

$
0
0
Déogratias Rurimunzu : « Des cas de fraude sont en hausse au Burundi»

Déogratias Rurimunzu : « Des cas de fraude sont en hausse au Burundi»

«Nous interpellons les consommateurs à nous aviser en cas d’arnaque.» Une recommandation faite par Déogratias Rurimunzu, directeur de l’Agence de Régulation et de Contrôle de Télécommunication (ARCT), ce mercredi 25 mai lors d’un atelier.

«Dans le domaine des télécommunications, la fraude est en hausse en raison du progrès de la technologie des communications et de la faible portée des systèmes de gestion de la fraude», a-t-il prévenu.

Il a également mis l’accent sur les types d’arnaques au téléphone fixe ou portable comme «le call back», une sorte de spam vocal. Cette escroquerie peut également se faire sous forme de SMS ou sur ordinateur.

Pour juguler ces abus et protéger les consommateurs, l’ARCT a mis en place des ’’outils’’ pour limiter la fraude : c’est notamment des ateliers de sensibilisation pour expliquer comment elle se manifeste, il y a également un numéro vert est à la disposition des clients lésés désireux de porter plainte.

Il existe également un partenariat avec les opérateurs en télécommunication pour analyser les plaintes des consommateurs et essayer de les résoudre.

Ces annonces ont été faites lors d’un atelier organisé par l’ARCT sur la protection des consommateurs, la qualité des services, les pratiques frauduleuses et anticoncurrentielles dans le secteur des TIC.

Osez Entreprendre/ Teddy Eloge Muhire: Agri businessman, malgré la crise !

$
0
0

Economiste de formation, Teddy. E Muhire s’est reconverti dans l’agriculture depuis bientôt trois ans. Bien que la crise actuelle pénalise son activité, il continue de faire produire son potager.

Pourquoi le choix du secteur agricole ?

Teddy Photo d'entréeJ’ai conçu le projet dans le but de vendre ce que j’aurais produit moi-même. Aujourd’hui en effet, beaucoup de personnes font du commerce de produits importés. Or, selon moi, il n’y a pas vraiment de commerce sans production. En démarrant ce projet, je voulais également casser les préjugés. En particulier ceux des gens qui pensent, à tort, que les métiers du secteur primaire comme l’agriculture et l’élevage sont pour les illettrés. J’ai aussi été influencé par mon père. Il était dans l’agri business, j’ai grandi en voyant que ce secteur pouvait offrir des opportunités de réussite.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour commencer ?

Les gens n’y croyaient pas. Beaucoup de personnes ont même essayé de m’en dissuader. Un de mes voisins, notamment, ne voulait pas que j’installe un poulailler près de chez lui, craignant les odeurs. Le choix du poulailler n’était pas anodin : à part que c’est rentable, je me servais de la litière comme fumier pour mon potager. J’ai donc tenu bon !

Et le capital ?

Après la faculté, j’ai travaillé pour un bureau d’étude de marchés, pour les produits de la brasserie. J’ai épargné. J’ai également presté pour un bureau d’études belge œuvrant dans le développement de l’agri business. Outre le salaire que j’en ai tiré, cela a constitué une expérience enrichissante. Avec ces moyens et cet acquis j’ai pu démarrer

Quels produits offre votre potager ?

Principalement, des tomates. Par saison culturale je peux avoir entre 2 et 3 tonnes de tomates. Je cultive aussi des épinards, des choux, des aubergines, et des oignons rouges. Mais pour dire vrai, la crise actuelle affecte fâcheusement mon affaire. A cause des explosions ici et là, les poules ne parvenaient plus à pondre et j’ai dû renoncer au poulailler.

Quels sont vos prix ?

Je fixe les prix en fonction de la disponibilité ou de l’indisponibilité du produit, mais je suis toujours en dessous des prix du marché. Si 1kg de tomates est vendu à 1200Fbu, moi je le vends à 1000Fbu.

Mon potager se situant près du marché de Kinindo, j’avais vraiment des débouchés. La dernière production remonte à février. Je n’avais récolté que 1800 kg.

Et la rentabilité ?

N’eût été les aléas de cette crise, c’est l’un des métiers les plus rentables. Les gens ont toujours besoin de manger (rire). Je pouvais vivre sans dépendre de personne. Aujourd’hui, la situation est délicate. J’ai deux employés avec lesquels je travaille d’arrache-pied pour maintenir la production du potager

A quels défis êtes-vous confronté ?

Comme je l’ai mentionné, j’ai dû arrêter le projet de poulailler. Le taux de ponte avait terriblement baissé : quand les pondeuses sont stressées, la ponte est nulle. Le potager en a souffert, car je n’avais plus de fumier. Je ne me lasse pas pour autant. Je viens de reconstruire une serre. Je m’apprête, à démarrer une nouvelle culture de tomates, les pépinières sont déjà prêtes

Quels sont vos projets d’avenir ?

J’ai trouvé un moyen pour irriguer le potager sans utiliser l’eau de la Regideso J’ai foré près du potager et on a trouvé de l’eau. L’économie réalisée me permettra de réinvestir dans le potager. Pour les engrais chimiques, je me débrouille avec les déchets végétaux. Je les rassemble dans une petite surface en attendant qu’ils se décomposent pour obtenir du fumier.

Pour ce qui est du poulailler, j’attends toujours de voir l’évolution de la situation sécuritaire. J’essaie d’espérer le meilleur pour mon pays. C’est intimement lié à la vie de mon entreprise

Que faudrait-il pour que la jeunesse se lance davantage dans la création d’entreprises ?

On considère à tort les jeunes burundais comme des fainéants. Selon moi, ce sont des clichés erronés. Comment peut-on demander aux jeunes d’entreprendre alors qu’ils n’ont jamais vu leurs parents ou leur entourage le faire eux-mêmes. Ce n’est que récemment que l’on dispense des cours d’entrepreneuriat. Et puis, peu de structures soutiennent des initiatives.

Beaucoup de jeunes arrêtent leurs projets à la première étape, au démarrage, faute de moyens. Pour moi, si ces préalables – enseignement, soutien financier- ne sont pas réunis, entreprendre restera toujours difficile.


Bio express

Teddy Bio ExpressNé le 27 octobre 1989, Teddy Eloge Muhire, connu sous le sobriquet de Chinois, voit le jour dans la province Ngozi. Après une enfance ponctuée de déménagements dans différentes provinces du pays (Cibitoke, Bujumbura), il fait ses études secondaires au Lycée du Lac Tanganyika et SOS de Bujumbura. En 2010, il décroche une licence en Economie et Commerce International à l’université du Lac Tanganyika. Début 2013, il se lance dans l’agri business en commençant un potager. En dehors du travail, Teddy est membre d’un club de Karaté. Il est ceinture noire


Témoignages

«Grâce à ce travail, j’ai bénéficié d’une formation professionnelle »

Cultivateur dans le potager, Jean de Dieu Nshimirimana apprécie les efforts de son patron pour relancer son activité.

Jean Dedieu NshimirimanaPour Jean de Dieu, cet emploi est une aubaine : « J’étais chômeur. Avoir une activité rémunératrice n’est pas actuellement donné à tout le monde»

Employé dans le potager depuis trois ans, Jean de Dieu résume son travail en quelques mots : « Je prépare les pépinières de tomates, de choux et de fenouils pour la culture »

L’an dernier, il a bénéficié d’une formation professionnelle au Rwanda. «J’ai choisi le volet de l’agriculture. J’ai notamment appris comment cultiver les champignons d’une manière moderne. La culture de champignons n’est pas courante au Burundi»

Il ne pourra malheureusement pas mettre en pratique cette technique dans l’immédiat : « La crise fait que, pour l’heure, nous nous concentrons sur la sauvegarde des cultures existantes
M. Nshimirimana apprécie l’implication de son patron : «Teddy n’est pas de ceux qui délèguent, qui aiment que le travail soit fait à leur place. Il est souvent dans le potager»

«Quand Teddy a une idée en tête, il la réalise !»

Ami de longue date de Teddy, Désiré Ntakarutimana admire son esprit d’innovation.

Désiré-témoin 2Désiré prête volontiers main forte à son ami pour la mise en œuvre de certaines innovations. «Je l’ai notamment aidé à s’équiper en énergie solaire. Et c’est grâce à une pompe alimentée par une batterie solaire que l’on obtient désormais de l’eau pour le potager. ».

Désiré se rappelle que, lorsque Teddy lui avait fait part de son projet, il avait émis des doutes, comme bon nombre de ses amis, « Le projet agricole en soi était bon. Mais tant qu’il n’avait pas encore démarré c’était à prendre avec des pincettes»

Ces réserves n’ont ni découragé ni arrêté Chinois, souligne son ami. «Il est intelligent et courageux. Lorsqu’il a une idée arrêtée, il la réalise souvent. J’en suis témoin»

Pour Désiré, Chinois est « subtil » et c’est cette qualité qui lui permet de continuer. Par exemple, face aux difficultés du moment, il a trouvé un moyen d’irriguer à moindre coût». Une innovation à laquelle Désiré se félicite d’avoir contribué

Selon M. Ntakarutimana, « Chinois » peut servir de mentor à bon nombre de jeunes. « En plus, il est ouvert d’esprit. Il peut partager son expérience pour aider les jeunes à créer leur propre emploi».
Désiré se réjouit de ce que son ami ait pu casser cette mentalité qui consiste à attendre un emploi de l’Etat ou des parentés.


Conseil d’un pro

«Malgré des difficultés conjoncturelles, cet entrepreneur ne doit pas se décourager »

Pour Pierre Claver Nduwumwami, Directeur de la BBIN, Teddy Eloge a su choisir un secteur d’avenir

Pièrre Claver NduwumwamiM. Nduwumwami rappelle que, comme dans tous les pays, les entreprises vivent des difficultés soit financières ou conjoncturelles. «La vie d’une entreprise est faite de temps de croissance et de crise. C’est normal».

Le directeur de la BBIN voit en Teddy Eloge Muhire, un entrepreneur organisé, quoique traversant une mauvaise passe. «Il a trouvé un moyen d’irriguer à moindre coût et il investit dans la technologie. Peu de gens dans notre pays cultivent sous serre, ou font de l’agriculture une entreprise »

De plus, fait-il remarquer, cet entrepreneur a visé un secteur qui a des débouchés. Son problème fait savoir le Directeur de la BBIN, est lié à la conjoncture et non au marché d’écoulement. Selon M. Nduwumwami, Teddy Eloge peut solliciter un petit crédit pour relancer son activité« à condition qu’il analyse tous les paramètres pour être sûr de pouvoir le rembourser»

Enfin, M. Nduwumwami conseille à ce jeune entrepreneur de chercher des engrais organiques pour sa nouvelle culture dans d’autres endroits «Il peut trouver à Buringa des déchets pour litière de porc ou de vache.»

Viewing all 94 articles
Browse latest View live